Le Premier ministre Gabriel Attal à Nice le 22 avril 2024, au lycée du Parc Impérial. AFP/Valery HACHE
« Ma mère m’a obligé, m’a forcé » àvenir, lance un adolescent. Ce lundi matin, au lieu de commencer leurs vacances, une dizaine de jeunes sont arrivés au lycée du Parc impérial de Nice (Alpes-Maritimes), où ils vont passer deux semaines àeffectuer diverses activités, dans le cadre de l’expérimentation de « l’internat éducatif ». Et peu se sont dits contents de ce séjour àvenir.
Ces jeunes sont « en train de dériver mais n’ont pas commis d’actes de délinquance », a expliqué le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sur place. « Ici il ne s’agit pas de punir, il s’agit de prévenir, a-t-il ajouté, l’idée c’est de vous aider. »
« Saisissez-vous de cette chance parce qu’elle est làpour vous, a martelé le Premier ministre Gabriel Attal aux adolescents présents, La République dans son ensemble met énormément de moyens pour vous accompagner, elle le fait pour vous, pour vous donner ce cadre, pour vous donner des repères, des clés de lecture. »
Le locataire de Matignon avait déjà évoqué son intention de profiter de ces chambres vides dans les internats pour y mettre des jeunes « sur la mauvaise pente », dès son discours de politique générale fin janvier. Le but affiché est d’envoyer en internat des adolescents « à la dérive » pour les couper des « mauvaises fréquentations », durant les vacances ou une année entière. Ses détracteurs y voient la création de « lieux de redressement ». Mais pour Gabriel Attal, « il faut le plus tôt possible investir davantage la prévention pour éviter aux jeunes de tomber dans la délinquance ».
« Il y a un problème de violence chez les jeunes (…) avec une surreprésentation des adolescents » sur un certain type de délinquance, a déclaré le Premier ministre, ajoutant : « M’attaquer àce problème-làc’est une des grades priorités de mon gouvernement. » Il a ainsi appelé ce lundi matin àdes sanctions « beaucoup plus rapides, beaucoup plus immédiates », mais aussi « plus efficaces et plus adaptées » pour les jeunes.
Généraliser le modèle à terme
Le dispositif est notamment pensé pour des « élèves repérés comme étant très hautement perturbateurs », a précisé la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet sur Télématin ce lundi. « Nous offrons la possibilité de les prendre en charge en internat, avec un encadrement éducatif (…) nous offrons même la possibilité qu’il y ait zéro reste à charge pour les élèves boursiers », a-t-elle détaillé. Le tout se fait en « dialogue entre la communauté éducative et les parents ».
Plusieurs activités sont prévues pour ce groupe d’élèves pendant les quinze prochains jours : des ateliers sur la déconstruction des fausses informations, sur les valeurs de la République, mais aussi une sortie dans le camp de déportation des Milles à Aix-en-Provence ainsi que dans un cinéma d’art et d’essai. L’objectif à terme serait de généraliser ce système dans toute la France.
VIDÉO. « Addiction à la violence » des adolescents : ce qu’il faut retenir du discours d’Attal
Pour le moment, l’entrée dans ces internats se fait sur la base du volontariat. Mais à l’avenir, si les parents refusent que l’adolescent s’y rende « et qu’ensuite il se livre à des actes de délinquance », cela pourrait « accroître la responsabilité des parents », a précisé Gabriel Attal. Le manquement à l’obligation parentale pourrait aussi être retenu avec « plusieurs manquements légers et répétés » et des travaux d’intérêt général pourraient être retenus contre eux.
Selon le ministère de l’Éducation nationale, en 2022-2023, un peu plus de 175 000 places d’internat étaient occupées sur les près de 230 000 places recensées dans 1 618 établissements. Soit un taux d’occupation de 65,9 % au collège, 79,1 % au lycée, et 77,5 % en lycée professionnel.
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