Rythme scolaire: faut-il rétablir la semaine de quatre jours et demi à l'école?

La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, souhaite le retour de la semaine de quatre jours et demi pour les écoliers. Actuellement, plus de 90% des écoles ont adopté le rythme de la semaine à quatre jours, et ce depuis 2017. Pour certaines communes, le dispositif permet avant tout de pallier l’absence de structures et de personnel qui permettraient d’organiser des activités périscolaires l’après-midi.

Une classe d’école (illustration).

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a estimé ce mercredi “absolument nécessaire” de “rétablir la semaine de quatre jours et demi” à l’école, afin de renforcer “les savoirs de base” et de “lutter contre les déterminismes sociaux”. Des syndicats et parents d’élèves souhaitent également rouvrir ce débat autour du rythme scolaire.

Imposée par la gauche en 2013 au niveau national, la semaine de quatre jours et demi à l’école primaire avait été détricotée en 2017 dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron, qui a laissé le choix aux communes. 93% des communes ont y actuellement recours. Seules quelques grandes villes font étudier les écoliers pendant quatre jours et demi, comme Paris, Toulouse, Nantes, Rennes, Grenoble…

Les élèves seraient davantage concentrés le matin

Quels sont les avantages mis en avant par les défenseurs d’une semaine de quatre jours et demi? Tout d’abord, cela signifie un plus grand étalement dans la semaine du nombre d’heures obligatoires, avec une matinée de plus et donc des après-midi potentiellement raccourcies. C’est ce que fait par exemple la Ville de Paris où les écoliers terminent à 16h30 le lundi et jeudi et à 15h le mardi et le vendredi.

Selon ses détracteurs, la semaine de quatre jours entraîne également un rythme du sommeil perturbé, avec une heure de coucher retardée le mardi soir, puisque le mercredi est chômé. Même l’Académie nationale de médecine s’est dit favorable à une semaine de quatre jours et demi (avec une demi-journée le samedi plutôt que le mercredi).

“Une décision d’adultes pour les adultes”

La semaine de quatre jours est toutefois plébiscitée par les communes pour des raisons économiques. Ce sont elles qui doivent prendre en charge les temps d’activité périscolaire (les TAP). Difficiles à financer et à mettre en place.

Dans “Estelle Midi”, sur RMC, Emmanuelle Dancourt se dit “complètement pour”. Selon elle, la semaine de quatre jours est “une décision d’adulte pour les adultes”. “Elle n’est pas adaptée aux besoins de l’enfant”, ajoute-t-elle.

Des propos acquiescés par Fred Hermel: “Je me réjouis que la gauche repense à ce genre de choses, au social. Les enfants sont fatigués sur quatre jours et cela permet de redonner une matinée de plus aux parents où les enfants sont pris en charge”, juge-t-il.

En Europe, la semaine à cinq jours majoritaire

Et Pierre Rondeau de rappeler qu’en Europe, dans “tous les pays de l’OCDE”, “les enfants travaillent cinq jours avec le même nombre d’heures étudiées”. A l’instar du modèle allemand, beaucoup d’élèves européens ont cours le matin et des activités périscolaires l’après-midi.

Delphine, auditrice RMC et agricultrice dans le Gard, n’est cependant “pas du tout favorable” à cette mesure. “Mes enfants se lèvent à la même heure le mercredi, il n’y a pas de changement de rythme. Le matin, je m’occupe de mes papiers et les enfants s’occupent à mes côtes”, explique-t-elle.