Devant la seule machine à torréfier qu’il lui reste dans sa boutique de Rouen (Seine-Maritime), Grégoire Meurice reste combatif pour relancer son activité après l’incendie qui a entièrement détruit son atelier et son stock de café vert. LP/ Laurent Derouet
Le 6 avril dernier, l’entrepôt des Torréfacteurs normands, à Barentin (Seine-Maritime), a été la proie des flammes. Un incendie consécutif à un feu de poubelle venu de l’extérieur qui a entièrement détruit le stock de café vert et les machines à torréfier, ainsi que celles à ensacher, de cette entreprise créée il y a huit ans par le Rouennais Grégoire Meurice. Plusieurs centaines de milliers d’euros de dégâts. « En quelques heures, c’est huit ans d’effort qui sont partis en fumée », soupire l’entrepreneur qui travaille aujourd’hui avec un associé, Maxence Bertrand et emploie 14 salariés.
Une belle réussite pour celui qui torréfiait 30 kg de café par jour à ses débuts pour en arriver à une tonne aujourd’hui, doublant au passage son chiffre d’affaires chaque année. Bien installés dans sa région d’origine et même au-delà, avec environ 70 % de clients professionnels pour 30 % de particuliers, les Torréfacteurs normands s’étaient fait un nom aussi à la table de cinq ministères (ceux de l’Intérieur, de l’Économie, des Affaires étrangères…) depuis quelques mois. « L’année 2023, c’était la meilleure pour nous économiquement parlant », rappelle Grégoire Meurice.
Je me suis demandé si ça valait le coup de continuer
Grégoire Meurice, fondateur des Torréfacteurs normands
Mais ça, c’était avant… « Dans la nuit du samedi au dimanche, j’avoue que je me demandais si ça valait le coup de continuer », reconnaît le torréfacteur. Et puis, avant même que les cendres ne refroidissent, ce sont des dizaines, puis des centaines de témoignages de soutien qui ont afflué sur son portable et sur les réseaux sociaux. « Des amis, des clients, d’autres entrepreneurs normands qui voulaient savoir comment aider, nous dire qu’ils étaient avec nous ». Des élus, notamment le maire de Barentin, l’ont également contacté pour l’inviter à venir les voir afin de trouver des solutions.
Présent sur la Foire internationale de Rouen, l’artisan est le centre de toutes les attentions. « Les autres exposants ont même organisé une collecte pour nous. » Des concurrents – « dans la torréfaction artisanale, je préfère parler de confrère » – lui proposent même d’utiliser leurs machines pour l’aider à continuer à produire. « Pour ça, on devrait trouver une autre solution. Mais ça faisait chaud au cœur. Ma mère m’a dit : Tu te rends compte tous les gens qui pensent à toi. Ça nous a donné la force de repartir, pour nos salariés, nos clients… »
« Nous sommes solides et nous avons de la visibilité. Pour l’avenir, je suis optimiste, convient Grégoire Meurice. Mais pour les semaines àvenir je suis inquiet » Il doit dans un premier temps reconstituer son stock de café àtorréfier. « Environ trente palettes ont été détruites. Il nous faut plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les remplacer. Et, aujourd’hui, notre trésorerie ne nous le permet pas ». Sans parler des acomptes nécessaires pour commander de nouvelles machines.
C’est pourquoi il a pris la décision de lancer une campagne de financement sur le site Ulule. Presque à contrecœur. « Ce n’est pas dans notre ADN, à Maxence et à moi, de demander de l’aide. On essaie toujours de s’en sortir par nous-mêmes. Mais là, il y a urgence ». D’ailleurs, l’argent donné sera transformé en bon d’achat avec un petit bonus de 10 %. « En gros, on demande à ceux qui veulent nous soutenir d’acheter du café qu’ils viendront récupérer plus tard. »
La somme récoltée permettra ainsi de reconstituer les stocks, en attendant l’argent des assurances, le soutien des banques et sans doute celui de la région Normandie, qui pourrait consentir un prêt à taux zéro à hauteur des dons récoltés. « On saura rebondir. D’ailleurs, avec un peu de recul, on se dit qu’au final, ce sera une opportunité pour nous. Nous nous sommes développés à marche forcée et, forcément, nous n’avons pas tout bien fait. Là, nous allons pouvoir tout remettre à plat ». Comme un café du matin pour un nouveau départ.
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