Maladie de Parkinson : Quels sont les symptômes qui doivent vous alerter ?

Les tremblements, souvent associés à la maladie de Parkinson, ne sont qu’un des nombreux symptômes qui peuvent se manifester

Femme âgée qui consulte son téléphone portable

santé – Les tremblements, souvent associés à la maladie de Parkinson, ne sont qu’un des nombreux symptômes qui peuvent se manifester

À l’occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson jeudi 11 avril, mettons les symptômes sous les projecteurs. Identifier la maladie peut être délicat, mais certains signes avant-coureurs peuvent servir d’alerte. Bien que chacun pris individuellement ne soit pas alarmant, la présence de plusieurs d’entre eux pourrait indiquer la nécessité de consulter votre médecin.

Des symptômes récurrents

Chaque année, selon l’Inserm, environ 25.000 nouveaux cas sont répertoriés. Le diagnostic de cette maladie repose en grande partie sur l’observation clinique, à la recherche des symptômes spécifiques. Malgré la variabilité de ces derniers d’un patient à l’autre et même chez une même personne, des caractéristiques principales se retrouvent chez la plupart des individus atteints.

Les tremblements au repos

Contrairement à une idée reçue, les tremblements au repos ne sont pas systématiques chez toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Selon les informations du dictionnaire médical Vidal, ces tremblements ne sont présents que chez environ deux tiers des patients. Ils se manifestent lorsqu’une personne est au repos, le plus souvent d’un seul côté du corps, et se concentrent principalement au niveau des mains, parfois du menton et des jambes. À noter que ces tremblements s’atténuent lors du sommeil ou de l’activité physique, mais peuvent être exacerbés en cas de stress ou de concentration mentale intense.

L’akinésie ou la lenteur dans les mouvements

Ce symptôme, particulièrement invalidant au quotidien, perturbe toutes les activités de la personne atteinte. La marche devient laborieuse, avec de petits pas et des bras peu mobiles. Des difficultés pour se lever d’une chaise ou sortir du lit peuvent également survenir. De plus, l’expression faciale s’appauvrit, avec des paupières clignant moins fréquemment et des traits figés. L’écriture peut également être affectée, devenant plus lente, plus petite et plus serrée.

L’hypertonie ou la rigidité des mouvements

Un autre symptôme courant de la maladie de Parkinson est l’enraidissement du corps et les douleurs articulaires. Ce phénomène, appelé hypertonie, peut affecter tous les muscles, mais il se manifeste le plus souvent au niveau des épaules, des hanches et autour de la colonne vertébrale. Ces douleurs et tensions musculaires peuvent entraîner une inclinaison vers l’avant chez le patient.

Les troubles du sommeil

Les rêves agités se révèlent être des indicateurs précoces de la maladie de Parkinson, selon plusieurs études. Ces songes peuvent surgir jusqu’à vingt ans avant que les premiers symptômes n’apparaissent. En général, ils se manifestent durant la phase paradoxale du sommeil, lorsque les muscles sont temporairement immobilisés. Un constat : plus de la moitié des patients atteints de cette maladie souffrent également d’insomnie chronique, avec des périodes d’éveil prolongées la nuit, représentant environ un tiers de celle-ci, et des réveils trop précoces, selon les données de France Parkinson.

Une baisse de l’odorat

Une altération de l’odorat peut constituer un signe précoce de la maladie de Parkinson. Cette perte olfactive pourrait résulter d’un dysfonctionnement du système nerveux central dans le cerveau. Des chercheurs japonais, en 2008, ont suivi 2.267 hommes et ont constaté que ceux ayant obtenu les scores les plus bas aux tests de perception olfactive présentaient un risque accru de développer la maladie de Parkinson.

À noter toutefois que la diminution de l’odorat ne conduit pas systématiquement à cette pathologie, et que tous les individus atteints de perte olfactive ne développeront pas nécessairement celle-ci. Si vous remarquez une altération de votre sens de l’odorat, il est conseillé d’en discuter avec votre médecin.

Des symptômes dépressifs

La dépression frappe un quart des patients avant même le diagnostic de la maladie, révèle l’association France Parkinson. Ce symptôme non moteur surgit dans les premières phases de la maladie. En cause, la dopamine, dont le niveau diminue dans la maladie de Parkinson. Celle-ci joue un rôle crucial dans la régulation de l’humeur, du tonus psychique et du plaisir.

Il faut être attentif à certains signaux d’alarme tels que la fatigue, l’anxiété ou les troubles du sommeil, qui peuvent indiquer une dépression. Dans ce cas, il est primordial de consulter un médecin. En effet, ces symptômes pourraient également être associés à d’autres problèmes de santé. Bien qu’aucun traitement ne puisse actuellement ralentir la progression de la maladie de Parkinson, les chercheurs travaillent activement dans ce domaine. Ainsi, en obtenant un diagnostic précoce, vous contribuez à l’avancement de la recherche médicale.

Une constipation sévère

D’après une recherche menée aux États-Unis sur 7.000 individus pendant vingt-quatre ans, ceux ayant des selles moins fréquentes que la moyenne étaient jusqu’à 2,7 fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson. Ce risque pouvait même être multiplié par quatre pour ceux ayant seulement deux passages par jour à la selle. Cette constatation suggère un lien entre la constipation et le ralentissement des mouvements intestinaux, caractéristique de la maladie de Parkinson.

Le diagnostic de la maladie de Parkinson

Ce diagnostic se fonde principalement sur les symptômes et l’examen clinique. Il est recommandé de consulter un neurologue pour évaluer la nécessité de démarrer un traitement. L’examen clinique, éventuellement complété par des analyses sanguines et des examens d’imagerie cérébrale, permet d’écarter d’autres causes de symptômes similaires, telles que le tremblement ou les effets secondaires de certains médicaments. Le diagnostic définitif de la maladie de Parkinson est confirmé après plusieurs mois d’évolution, lorsque l’amélioration des symptômes est observée en réponse au traitement.

L’évolution de la pathologie

Une fois le diagnostic de la maladie de Parkinson établi, un traitement est lancé, souvent efficace dans les premières années, caractérisées par une période appelée « lune de miel », pouvant durer de 5 à 7 ans en moyenne, parfois jusqu’à une dizaine d’années. Cependant, au fil du temps, des complications motrices peuvent se manifester progressivement, telles que les tremblements, la lenteur des mouvements (akinésie), et la rigidité musculaire (hypertonie). Les dyskinésies, des mouvements involontaires agités et rapides, apparaissent également.

En outre, les symptômes de la maladie peuvent réapparaître entre les prises médicamenteuses, entraînant des fluctuations dans la mobilité de la personne, caractérisées par des phases « On » où la personne est mobile mais présente des mouvements anormaux, et des phases « Off » où elle rencontre des difficultés de mouvement importantes. Parmi les autres complications possibles figurent les troubles de la posture et de la marche, les troubles cognitifs, les hallucinations, la dépression, les troubles du sommeil, les troubles digestifs et urinaires, l’hypotension orthostatique, les troubles sexuels et l’hypersudation.

Hérédité et facteurs environnementaux sont les principales causes avancées pour expliquer l’apparition de la maladie. À ce jour, aucun remède n’a été découvert. Les médicaments actuels agissent en palliant le manque de dopamine dans le cerveau, ce qui retarde simplement la progression des symptômes, sans pour autant guérir la maladie.

Des programmes pour faire avancer la recherche

Explorer de nouvelles voies thérapeutiques, retarder les effets indésirables des traitements, approfondir notre compréhension des origines et des mécanismes de la maladie : voilà les défis auxquels les chercheurs font face dans la lutte contre la maladie de Parkinson. Pour permettre à la recherche de progresser, il est possible de faire un don pour les programmes de soutien de France Parkinson ou de la Fondation de France.

SantéUn antidiabétique testé comme traitement contre Parkinson donne de premiers résultats encourageantsSantéMaladie de Parkinson : Une neuroprothèse permet à un malade de remarcher normalement