France: l'heure de vérité pour le projet de loi immigration à l'Assemblée

Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris le 21 novembre 2023.

Un texte fortement durci par la droite au Sénat va être examiné toute cette semaine par les députés de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, avant d’arriver dans l’hémicycle le 11 décembre prochain. Un test à haut risque pour le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin, qui espère trouver une majorité au Parlement pour éviter si possible un nouveau recours au 49.3.

«Ã‚ Cette semaine, on a fait de la politique. » Voilà comment Gérald Darmanin se félicitait d’avoir trouvé une majorité au Sénat il y a seulement deux semaines, en laissant le champ libre à la droite pour remanier totalement le texte du gouvernement et le faire pencher très nettement du côté répressif.

Et c’est cette copie qui arrive à l’Assemblée, où la partie s’annonce plus serrée pour le gouvernement, car le rapport de force n’y est pas du tout le même. La ligne de crête s’annonce étroite pour le ministre de l’Intérieur, obligé de trouver un compromis s’il veut faire voter son projet de loi sans avoir de majorité et sans recourir au 49.3.

Multipliant les tête-à-tête avec les députés, « quitte à faire deux petits-déjeuners, deux déjeuners et deux dîners par jour », selon son entourage, Gérald Darmanin a donc continué à faire de la politique à l’Assemblée.

Est-ce un premier effet ? Prenant le contre-pied de leurs dirigeants, 17 députés Les Républicains se sont dits prêts ce dimanche à voter le texte, à condition qu’il reste proche de la version adoptée au Sénat.

Pas question donc pour les députés du camp présidentiel de revenir au texte du gouvernement en « détricotant » celui des sénateurs en commission. S’ils s’opposent toujours à la suppression de l’aide médicale d’État, un compromis semble possible sur la régularisation dans les métiers en tension, dont le principe serait réintroduit dans la loi, mais avec un droit de veto accordé aux préfets.

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