À Rennes, ces enseignants de Bréquigny craignent que le lycée devienne « un ghetto »

Une centaine d’enseignants en grève se sont mobilisés devant la direction académique de l’enseignement national ce jeudi matin 21 mars.

Une centaine d’enseignants du lycée Bréquigny sont en grève et ont manifesté ce jeudi 21 mars. Ils protestent contre la baisse de dotation d’heures d’enseignement annoncée pour la rentrée 2024.

Quatre-vingt-huit heures d’enseignement en moins par semaine : c’est la baisse de dotation de l’État annoncée au lycée Bréquigny pour la rentrée 2024 selon les enseignants, en grève depuis mercredi.

Ils étaient une centaine à manifester ce jeudi 21 mars devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale quai Dujardin à Rennes.

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«Ã‚ Moins d’heures, cela veut dire plus d’élèves par classes »

«Â Pourquoi une telle baisse de moyens pour le lycée Bréquigny qui a l’indice de position sociale le plus faible du département ? » interroge Fabienne Portanguen, représentante du personnel au conseil d’administration du lycée. « Le profil social de nos élèves rend nécessaire un soutien pédagogique et un accompagnement qu’on ne pourra pas leur donner, explique Manon Bozec, professeur de français à Bréquigny. En effet, moins d’heures, cela veut dire plus d’élèves par classes. Or nous sommes déjà à 35 élèves par classe en seconde. Il ne sera plus possible de faire des demi-groupes. »

Une baisse de 50 % des heures pour la section cinéma-audiovisuel

Officiellement c’est une baisse démographique qui est à l’origine de cette baisse de moyens. Mais les enseignants soulignent que la diversité des options, sport par exemple, ou des sections spécifiques comme cinéma-audiovisuel, fait que le lycée recrute au-delà de son secteur.

«Â Sur deux années, cette section a perdu près de 50 % de ses heures, détaille Stéphane Leroux, enseignant dans cette filière. Nous pourrons donc accueillir très peu d’élèves en dehors des collèges du secteur. C’est dommage car ce sont des élèves motivés qui créent une émulation et une vraie mixité sociale. Les dérogations étant accordées au compte-goutte, on risque de créer un ghetto »

Une délégation de quatre enseignants, un parent ainsi que le chef d’établissement du lycée ont été reçus par Marc Teulier, directeur académique des services de l’éducation nationale et Pascale Beuze, secrétaire générale.