Alimentation: savoir manger pour mieux gérer la colopathie fonctionnelle

Comment prévenir les maux de ventre ?

Chaque lundi, nous retrouvons la chronique nutrition de Binetou Cheikh Seck, diététicienne nutritionniste au Cabinet diététique Nutridéal à Dakar, au Sénégal. Cette semaine, elle nous conseille les auditeurs et auditrices qui souffrent de colopathie fonctionnelle.

Qu’est-ce que la colopathie fonctionnelle ?

La colopathie fonctionnelle, qu’on appelle aussi le syndrome de l’intestin irritable, est un trouble fonctionnel du gros intestin ou du colon. À l’examen, on constate qu’anatomiquement, le colon ne présente aucune lésion ou déformation alors qu’il fonctionne mal. C’est un motif de consultation très fréquent chez les médecins et bien sûr les diététiciens.

Quels sont les symptômes de la colopathie fonctionnelle ?

Les symptômes sont d’ordre digestif. Ils sont nombreux et très variables selon les individus. Et puis, plusieurs symptômes peuvent se manifester en même temps :

• Douleurs abdominales
• Ballonnements
• Gaz
• Constipation
• Diarrhée
• Nausée

Ce sont de symptômes qui affectent énormément la qualité de vie et qui entraînent même une peur de manger dans certains cas.

Qu’est-ce qui peut bien provoquer tous ces symptômes puisque le colon est anatomiquement normal ?

Une alimentation déséquilibrée en général est souvent un facteur contribuant (alimentation pauvre en fruits et légumes, riche en graisse) mais il y a des aliments qui sont particulièrement irritants pour un côlon irritable et qui provoquent des symptômes.

Alors, quels sont ces aliments ?

Les crudités (les légumes crus, donc il vaut mieux les faire cuire), la peau des fruits et des légumes (donc, il vaut mieux peler ou éplucher les fruits et légumes, surtout celle de la tomate et du poivron), les crucifères (chou, chou-fleur, brocoli), l’oignon (surtout cru), les légumineuses (lentilles, cornilles, pois chiches, haricots de toutes les couleurs, flageolets, etc.) et les fruits verts (pas mûrs, comme la mangue verte qui est prisée dans certains pays).

Quand on souffre de colopathie fonctionnelle, doit-on éliminer tous ces aliments de notre alimentation ?

En fait, ces aliments ne sont pas forcément irritants pour tous ceux qui souffrent de colopathie. En plus, l’apparition de symptômes ou non peut dépendre de la dose qui est consommée et de la fréquence de consommation. Donc, au lieu de les éliminer systématiquement, il vaut mieux prêter attention à la réaction du colon et ajuster sa consommation selon cette réaction.

Est-ce qu’il existe d’autres mesures à prendre à part la réduction ou l’élimination de ces aliments ?

Tout à fait. Je voudrais en mentionner deux. D’abord, je conseille à mes patients de faire une cure de 30 jours de probiotiques au moins tous les trois mois. Les probiotiques sont des bactéries (sous forme de comprimés ou de sirop, en pharmacie ou dans les boutiques spécialisées) qui aident à rééquilibrer la flore intestinale, c’est-à-dire les milliards de bactéries « amies » qui se trouvent dans le colon et dont le déséquilibre peut exacerber les symptômes de la colopathie.

Quelle est la 2ᵉ mesure ?

Figurez-vous que dans 9 cas sur 10, les crises de colopathie fonctionnelle sont liées au stress. En fait, la plupart des personnes qui en souffrent sont même de nature anxieuse. Le colon est un organe très sensible à l’anxiété. Sous le coup du stress, il a tendance à se contracter et à emmagasiner de l’air (d’où les ballonnements). Donc, cette 2ᵉ mesure est une meilleure gestion du stress, que ce soit par la pratique du sport, de la détente et même grâce à une assistance professionnelle.