Béatrice Bellamy (à g.), présidente de la commission parlementaire au côté de la rapporteure Sabrina Sebaihi. (A. Cornu/AFP)
La rapporteure écologiste Sabrina Sebaihi et la présidente Béatrice Bellamy (Horizons) ont précisé ce mardi, lors de la présentation officielle du rapport de la commission d’enquête parlementaire, les raisons pour lesquelles les députés souhaitaient la création d’une autorité administrative indépendante.
C’est dans une salle des conférences de presse pleine à craquer que Béatrice Bellamy (Horizons) et Sabrina Sebaihi (Écologiste – Nupes) ont officiellement présenté mardi matin le rapport consacré aux dysfonctionnements des Fédérations, et du monde sportif en général. La présidente de la commission d’enquête parlementaire (CEP) a rappelé que « Sabrina Sebaihi est la rédactrice du rapport, et en est donc la porteuse ». Alors que le rapport a été critiqué par le ministère des Sports – « il est regrettable que les travaux de cette commission d’enquête, sur un sujet aussi grave et central dans la feuille de route du ministre, aient été instrumentalisés à des fins politiques » -, la députée Horizons (majorité présidentielle) a reconnu ne « pas valider 100 % des pages ».
Avant de préciser : « Ce rapport est le fruit de six mois de travail. Il est rédigé, signé par ma collègue rapporteure qui a délimité le champ d’action de cette CEP. On peut y détecter un biais politique. Ce qui m’intéresse, ce sont les 60 propositions, qui sont transpartisanes et que je soutiens. Beaucoup émanent des sportifs et du monde sportif. » « Le sport n’a pas de couleur politique », a-t-elle rappelé. « Je ne sais pas qui conseille la ministre dans sa communication, a ironisé Sabrina Sebaihi, la rapporteure écologiste. C’est un rapport transpartisan, avec des membres de la majorité. C’est un mépris du travail parlementaire et de l’Assemblée nationale. »
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Béatrice Bellamy « souhaite pleinement » la création d’une autorité administrative indépendante chargée de la protection de l’éthique du sport, la principale recommandation du rapport, à laquelle Amélie Oudéa-Castéra a fait part de son opposition. « Nous sommes convaincus que le mouvement sportif ne peut plus être le seul juge des maux qui le gangrènent », ajoute la rapporteure écologiste. « Cette autorité peut commencer rapidement, estime Sebaihi. Il faut une volonté politique. On en a besoin. Aujourd’hui, vous avez des outils dispersés dans les fédérations, qui bénéficient de cadres d’État, la plateforme Signal-sports. Le CNOSF a aussi des missions dans la lutte contre les VSS (violences sexistes et sexuelles). Rapatrier et rassembler ces moyens permettrait d’avoir un travail beaucoup plus efficace et efficient. »
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«Â Approximations », « omissions », « mensonges », « manque de préparation » relevés lors des auditions
Sabrina Sebaihi a fait part de ses découvertes pendant les auditions, menées entre juillet et novembre : « Nous avons constaté des approximations, parfois des omissions, même des mensonges, et un manque de préparation de la part de certains acteurs du mouvement sportif, relève-t-elle. Nous avons été étonnés par une certaine légèreté apportée aux réponses des questions qui nous paraissent fondamentales, particulièrement dans le cas des violences sexuelles et des discriminations. Ces constatations sont inquiétantes en elles-mêmes mais elles ont une signification symbolique sur les valeurs qui guident de nombreux dirigeants du mouvement sportif. »
La députée estime qu’il faut « s’assurer que ces recommandations soient mises en oeuvre rapidement, de manière efficace et indépendante ». « Notre mission est de faire en sorte que le sport français retrouve sa place dans le modèle de valeurs, d’éthique et de fair-play. (…) Nous espérons que nos recommandations contribueront à bâtir un avenir meilleur pour le sport en France ». « Nous ne sommes pas là pour dénigrer le monde sportif mais plutôt pour travailler de façon constructive », a précisé Bellamy. « La ministre des sports a annoncé une grande loi-cadre après les Jeux Olympiques et Paralympiques. On y contribuera, activement », assure Sebaihi.
La rapporteure écologiste est également revenue sur une des recommandations concernant la rémunération des dirigeants, recommandation basée sur le salaire de directrice générale de la FFT d’Amélie Oudéa-Castéra, qui était de 500 000 euros brut annuel. « Dans certaines fédérations, pas toutes, la plupart vivent du bénévolat, il y a parfois des rémunérations jugées comme étant anormales et on demande de cadrer tout ça. »
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