Le gouvernement souhaite convaincre les marques et distributeurs de l’alimentaire d’être plus transparents sur l’origine de leurs produits. (Illustration) LP/Delphine Goldsztejn
Après le Nutri-Score, bientôt l’« origine-score » ? Le gouvernement réfléchit à la mise en place sur les étiquettes des produits alimentaires d’un indicateur sur l’origine des ingrédients.
De quoi s’agit-il ?
Le principe de l’origine-score serait semblable au Nutri-Score qui, lui, mesure la qualité nutritionnelle du produit avec une note de A (pour le meilleur) à E. Il ne s’agit pour l’heure que de pistes, mais cet indicateur donnerait une meilleure note aux produits qui comporterait plus d’ingrédients d’origine européenne ou française.
«Ã‚ Il faut plus de transparence sur les produits qu’on dit transformés », afin d’aiguiller les consommateurs dans leurs « décisions d’achat », a estimé la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation au micro de Sud Radio ce jeudi. « Parfois vous décidez d’acheter un tout petit peu plus cher parce que c’est français », ajoute Olivia Grégoire, qui espère que ce nouvel « origine-score » permette aussi une meilleure compréhension « des prix » pratiqués.
Pour rappel, le Nutri-Score est une démarche volontaire des distributeurs. Seuls « 60 % des produits » vendus dans les rayons l’affichent, a précisé Olivia Grégoire. Le 1er janvier 2024, les règles de son algorithme ont été révisées et il pénalise davantage les teneurs élevées en sucre, en sel, ou la présence d’édulcorants.
«Ã‚ L’origine et le prix du produit sont hyper importants dans la décision d’achat », insiste Olivia Grégoire àSud Radio. Pour le Nutri-Score, la note semble avoir un effet dans les rayons. Entre l’automne 2022 et l’automne 2023, le chiffre d’affaires généré par les articles classés A et B avait progressé de 1,1 %, tandis que celui lié aux produits notés D et E reculait dans les mêmes proportions, expliquait-on en janvier dernier.
Les scores sont décidément à la mode puisque le gouvernement planche déjà depuis plusieurs mois sur un « éco-score » qui indiquerait au consommateur l’impact environnemental de chaque vêtement.
Pourquoi le gouvernement annonce-t-il cela ?
Pour le gouvernement, il s’agit aussi de satisfaire les agriculteurs dont la mobilisation a repris après plusieurs jours de blocages fin janvier. Ces dernières semaines, de dizaines de paysans français se sont rendus dans des supermarchés pour protester contre certains produits d’origine étrangère.
VIDEO. Céréales, viande rouge, sodas… Nutri-score durcit ses règles à partir du 1er janvier
1 000 établissements ont été contrôlés concernant l’origine française des produits commercialisés, et 372 ont révélé une non-conformité entre l’origine du produit et ce qui était affiché sur l’emballage, a annoncé mercredi Bruno Le Maire. « Il n’y a pas de zone de non-droit, un produit vendu en France doit respecter le cadre de la loi française », a martelé le ministre de l’Économie.
Sur ces 372 anomalies, 70 sont « graves », a précisé Olivia Grégoire jeudi. Elles relèveraient davantage de la « volonté » de tromper le consommateur sur l’origine du produit, que de « l’oubli » ou de « la négligence » à l’affichage, et sont susceptibles de constituer une infraction pénale, a détaillé son cabinet.
Quel calendrier ?
Les industriels, distributeurs et associations de consommateurs seront reçus à compter de la mi-mars pour discuter des contours de cet indicateur.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), Dominique Schelcher, le PDG de système U, ou encore Michel-Édouard Leclerc, président de Leclerc, se sont montrés favorables aux annonces de la ministre déléguée. « Système U privilégie déjà fortement l’origine France dans les produits à sa marque U et le dit en transparence, mais peut-être ne le disons-nous pas assez bien ou pas assez fort », commente le PDG de système U.
Sur la base du volontariat, les industriels intéressés pourront enrichir leurs étiquettes de cet indicateur « avant l’été », a indiqué lors d’un point presse téléphonique le cabinet ministériel, qui ambitionne ensuite de porter la généralisation de cette mesure à l’échelle de l’Union européenne en 2025.
L’idée n’est pas nouvelle
D’autres y ont déjà pensé. Le Collectif en vérité, qui réunit des marques agroalimentaires, milite depuis plusieurs mois pour plus de transparence sur l’étiquette. Il a imaginé un logo qui présenterait sous la forme d’un camembert (et de pourcentages) l’origine des ingrédients du produit acheté. Ainsi, le consommateur découvrirait la part de matières fabriquées en Europe ou non, avec des précisions pays par pays lorsque c’est le cas (10 % des ingrédients viennent de France, 5 % d’Espagne, par exemple). Le pays où a été transformé le produit serait également précisé, avec un accent mis sur les usines françaises.
Selon une étude menée par l’association auprès de trois produits (haricots verts, yaourt et sauce ketchup), le consommateur achèterait davantage des marques moins connues lorsqu’elles indiquent visuellement l’origine des ingrédients (et qu’elle est française). Le Collectif espère profiter du Salon de l’agriculture pour convaincre les acteurs de la grande distribution d’adopter leur logo.
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