L’augmentation du prix des billets est justifiée par les établissements culturels en raison du contexte d’inflation. Certains redoutent une réelle difficulté pour accéder à la culture.
De 17 à 22 euros pour voir La Joconde: pour la première fois depuis sept ans, le Louvre a augmenté ses tarifs. La hausse n’est pas propre au célèbre musée, puisqu’elle est généralisée aux établissements culturels franciliens et nationaux.
La cour du musée du Louvre à Paris, en janvier 2024.
L’entrée de l’Arc de Triomphe augmente ainsi de 3 euros, celle du château de Versailles de 1,50 euro. En moyenne en France, les monuments appartenant au Centre des musées nationaux connaissent une hausse du billet d’entrée de 1,02 euro.
Une nouvelle difficilement accueillie par les visiteurs. “Ça commence à faire cher”, confie un touriste. “Surtout avec les à-côtés, il faut aussi se restaurer autour donc ce n’est pas donné.”
D’autres sont déçus, mais comprennent. “Tout le monde ne peut pas, surtout quand on a une famille par exemple. Mais il faut aussi entretenir tout ça, cela a un coût”, estime une autre. “Donc oui c’est cher, mais il y a des raisons.”
Les établissements touchés par l’inflation
Ces raisons: une inflation généralisée qui arrive juste après la période difficile du Covid-19. “Lorsque nous sommes tous sortis de la crise sanitaire, nous avons vraiment connu une baisse de nos ressources”, rappelle Josy Carrel-Torlet, directrice du développement économique au Centre des musées nationaux.
“Et post-crise sanitaire, nous avons eu le coût de l’inflation, notamment des dépenses pour réaliser les rénovations et les restaurations dans nos monuments.”
La hausse du prix de l’énergie a aussi eu un lourd impact sur la facture des établissements culturels. Résultat, pour le musée du Louvre, le prix du billet a grimpé de 29% depuis le 15 janvier.
Au château de Versailles, la direction justifie sa hausse par une baisse de fréquentation couplée d’une hausse des coûts de fonctionnement du site, qui s’élevaient au total à 150 millions d’euros en 2023. Les recettes de la billetterie se chiffraient quant à elles à 66 millions d’euros.
La hausse pourrait rapporter jusqu’à deux millions de recettes supplémentaires en 2024 au château du Roi-Soleil, s’il maintient ses 8 millions de visiteurs annuels.
Vers une “élitisation” de la culture?
Néanmoins, cette augmentation parfois spectaculaire des billets d’entrée interroge sur l’égalité d’accès à la culture. “On semble s’éloigner d’un objectif de politique publique, celui de la démocratisation”, pointe Jean-Michel Tobelem, professeur associé à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur d’Option culture.
“On risque d’aller vers davantage quelque chose qui pourrait être considéré comme le contraire, c’est-à-dire une ‘élitisation’.”
Le musée du Louvre, emblème culturel de Paris, rappelle que de nombreux visiteurs bénéficient de tarifs réduits, voire de la gratuité. Aujourd’hui, plus d’un visiteur français sur deux peut découvrir le Louvre sans payer.
News Related-
Foot: Cristiano Ronaldo la joue fair-play en Ligue des champions asiatique
-
A Panmunjom, des soldats nord-coréens munis d'un pistolet après l'annulation de l'accord militaire intercoréen
-
Assurance chômage: les partenaires sociaux ont six mois pour renégocier, notamment sur les seniors
-
«Je ne regardais les réseaux sociaux que 15 minutes par jour»: la méthode d’Ulysse, major à HEC
-
Décarbonation, souveraineté, compétitivité... Macron attendu aux assises de l'économie de la mer à Nantes
-
Sam Bennett, un sprinteur à relancer pour Decathlon-AG2R La Mondiale
-
Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel
-
VIDÉO. Fair-play, Cristiano Ronaldo obtient un penalty avec Al-Nassr et le fait annuler
-
EXCLU EUROPE 1 - Vieillir à domicile, un luxe de plus en plus coûteux
-
Guerre en Ukraine : quel est le rapport de force avant l’hiver ?
-
Pollution : Pourquoi la qualité de l’air n’est-elle jamais « bonne » en Bretagne ?
-
Ligue des champions. Le PSG qualifié pour les huitièmes de finale de C1 si…
-
Les trois meilleurs sacs banane en 2023
-
Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux