Pollution dans le métro et le RER à Paris : trois stations dans le rouge

Des usagers du métro, à Paris, le 27 juin 2023.

Ile-de-France Mobilités et Airparif ont dévoilé ce lundi 22 janvier une cartographie de 44 stations et gares franciliennes répertoriant les niveaux de particules fines.

Il s’agit de la première cartographie officielle de la pollution dans le métro et le RER parisiens rendue publique. Elle a été réalisée par Ile-de-France Mobilités (IDFM) avec l’appui d’Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air. On y découvre, ce lundi 22 janvier 2024, les niveaux de pollution de 44 stations et gares franciliennes sur 388, indique Le Parisien .

La RATP et la SNCF ont mesuré, pendant au moins une semaine complète 24 heures sur 24, les concentrations de particules fines. Dans certaines stations, les mesures ont été prises en continu pendant toute la période 2015-2022.

Les seuils dépassés dans trois stations

Trois stations affichent une concentration de particules fines PM10 dépassant les 480 μg/m3, soit le seuil maximum recommandé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à partir d’une heure d’exposition. Il s’agit de Belleville, Jaurès et Oberkampf, toutes situées dans l’est parisien.

Parmi les autres stations étudiées, 31 affichent un « niveau moyen » de concentration de particules fines PM10, c’est-à-dire entre 140 et 480 μg/m3 et dix un « niveau faible », donc inférieur à 140 μg/m3, résume l’agence France-Presse (AFP).

L’agence note qu’une précédente étude, réalisée pour l’émission de télévision Vert de Rage l’année dernière, pointait déjà la station Belleville, ce que la RATP contestait. Concernant cette nouvelle étude, Sophie Mazoué, responsable développement durable pour le groupe RATP, souligne qu’aucun usager ou salarié ne reste une heure sur un quai.

De nouveaux ventilateurs

«Â La station Belleville bénéficiera dès 2024 du renouvellement d’un ventilateur », a cependant promis IDFM. Jaurès verra son ventilateur renforcé cette année et à Oberkampf, un nouveau ventilateur fonctionne depuis fin 2023 et deux ouvrages supplémentaires seront construits cette année. « Ces trois stations passeront au moins à l’orange, sinon au vert », selon le directeur général d’IDFM, Laurent Probst.

IDFM a aussi demandé de déployer « le plus rapidement possible un système qui réduit les émissions de particules fines générées au moment du freinage des trains », notamment sur les lignes du RER A et 1, 2, 3, 4, 5 et 9 du métro. À ce stade, seuls les métros de dernière génération MP14, déployés sur les lignes 4, 11 et 14 disposent d’un freinage électromagnétique, non émetteur de particules fines.

D’autres données attendues en juin

IDFM doit enfin établir en juin une cartographie précise des 397 stations du métro et du RER ainsi que des lignes. « Les particules ne sont pas les mêmes dans les rames et sur les quais. En général, c’est un peu plus faible dans les rames car l’air est ventilé. On aura la vérification au mois de juin », a indiqué le directeur général d’IDFM, Laurent Probst.

Au printemps dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « mise en danger d’autrui » visant la RATP, soupçonnée par l’association Respire de dissimuler à ses usagers un taux de particules fines anormalement élevé.

La concentration de particules fines, produites au moment du freinage des trains, peut favoriser des difficultés ou maladies respiratoires, notamment chez les personnes fragiles, explique encore l’AFP.