Législatives : Mélenchon à Matignon ? Passe d’armes entre Attal et l’Insoumis, invité à débattre mardi
Gabriel Attal doit débattre mardi 25 juin sur TF1 avec Jordan Bardella (RN) et Manuel Bompard (Nouveau Front Populaire), à cinq jours du premier toru des législatives. LP / Arnaud Dumontier
« Qu’il vienne débattre ! » Interrogé sur Europe 1/CNews lundi matin, Gabriel Attal a appelé Jean-Luc Mélenchon àvenir au débat organisé mardi soir sur TF 1 entre les représentants des trois blocs en lice pour les législatives, plutôt que « d’envoyer son porte-parole ». Le débat doit opposer le Premier ministre àJordan Bardella pour le Rassemblement national (RN) et Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise (LFI), pour le Nouveau Front Populaire (NFP).
Dans un premier temps, c’était le chef de file des Insoumis qui était pressenti pour venir débattre au nom de la nouvelle union de la gauche, comme le révélait Le Parisien. Mais Jean-Luc Mélenchon avait décliné l’invitation car « le Nouveau Front Populaire n’a pas encore désigné son candidat Premier ministre. C’est donc aux chefs des grands partis de notre coalition d’aller à ce type de débats » avait-il déclaré.
Mais pour Gabriel Attal, il est « clair » que Jean-Luc Mélenchon sera « le Premier ministre de la France, si la coalition Nupes qu’il dirige remportait les élections législatives », nommant volontairement le NFP du nom de l’ancienne coalition de la gauche pour les législatives de 2022, car il l’a « réaffirmé ce week-end ». « Une des conséquences directes ou indirectes de ces élections législatives c’est le choix du Premier ministre de la France », a insisté le chef du gouvernement, « donc je l’invite à venir débattre (…) projet contre projet ».
« Vous n’avez même pas eu la confiance de l’Assemblée »
Le chef de file des Insoumis, qui s’était plutôt fait discret sur ses intentions depuis le début de la campagne pour les législatives anticipées, a finalement réaffirmé dimanche qu’il était bien décidé à revenir dans le jeu politique. « J’ai l’intention de gouverner ce pays », a-t-il assuré sur France 5. Et d’expliquer qu’« évidemment », il pourrait briguer Matignon, tout en affirmant ne pas « s’imposer ».
Une sortie qui a provoqué un nouveau psychodrame à gauche, dont un bon nombre d’élus estime qu’il n’est pas l’incarnation la plus rassembleuse pour représenter l’union. L’ancien président socialiste François Hollande, candidat en Corrèze, lui a notamment enjoint de garder le silence face au « rejet » qu’il susciterait dans l’opinion.
« Monsieur Attal, vous êtes àvotre poste du fait de la faveur du prince. Quant ànous, notre prochain Premier ministre sera proposé par le groupe parlementaire le plus nombreux en concertation, APRÈS les élections », a répondu sur X Jean-Luc Mélenchon àGabriel Attal lundi matin, visiblement agacé.
« Les chefs de nos partis nous représentent d’ici-là», a-t-il ajouté, qualifiant le Premier ministre d’« individu isolé au poste en sursis ». « Vous n’avez même pas eu la confiance de l’Assemblée. Ne désignez pas les représentants des autres. Ne les méprisez pas », a taclé le triple candidat àl’élection présidentielle.
Comme Gabriel Attal, le président du RN a lui aussi appelé, ce lundi, Jean-Luc Mélenchon au débat de mardi soir face à lui, en faisant observer que l’invitation de la chaîne avait été faite « aux candidats au poste de Premier ministre ».