Guerre Israël-Hamas : des milliers de manifestants anti-Netanyahou à Jérusalem
La gronde monte d’un cran depuis les départs des ministres Gantz et Eizenkot du gouvernement de Netanyahou. AFP/Menahem Kahana
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Jérusalem, lundi soir, près de la maison du Premier ministre israélien et de la Knesset (Parlement). Ils ont réclamé la tenue d’élections anticipées, reprochant à Benyamin Netanyahou sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier des « dizaines » d’otages encore aux mains du Hamas.
«Ã‚ Je suis content de voir que les gens se sont déplacés. Et j’espère que cela se poursuivra. Un siège devrait être imposé sur Jérusalem, sur la Knesset. Nous devons paralyser le pays pour faire chuter le gouvernement », a déclaré Yaacov Godo, dont le fils Tom a été tué par le Hamas le 7 octobre.
Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l’armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l’attaque du 7 octobre.
Malgré le départ de ces deux figures de l’opposition, qui avaient joint le gouvernement en signe d’unité après les attaques du Hamas, Netanyahou et ses alliés conservent leur majorité à la Knesset.
Lundi soir, après avoir atteint la maison de Netanyahou, certains manifestants se sont séparés et ont tenté de franchir les barrières érigées par la police, qui les a poussés et traînés en arrière.
La police a utilisé un canon à eau pour disperser la foule. Neuf personnes ont été arrêtées, certaines pour avoir agressé des policiers, selon un communiqué de la police.
Beaucoup ont brandi des drapeaux israéliens. D’autres portaient des pancartes critiquant la gestion par Netanyahou de questions cruciales, comme la promotion d’un projet de loi militaire controversé qui exempte les Juifs ultra-orthodoxes du service par ailleurs obligatoire, ainsi que sa gestion de la guerre avec le Hamas à Gaza et des combats avec le Hezbollah libanais. « Chacune de ses actions va dans le sens de la destruction d’Israël. Il est responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre », a accusé Moshe Sandarovich, 73 ans, ingénieur à la retraite.
«Ã‚ Je suis content de voir que les gens se sont déplacés. Et j’espère que cela se poursuivra. Un siège devrait être imposé sur Jérusalem, sur la Knesset. Nous devons paralyser le pays pour faire chuter le gouvernement », a déclaré Yaacov Godo, dont le fils Tom a été tué par le Hamas le 7 octobre.
Une situation plus calme à Gaza
Depuis le début d’une pause humanitaire observée par l’armée dans un secteur du sud, les observateurs ont noté un relatif calme. Cette pause, dont l’annonce a coïncidé dimanche avec le premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, a en théorie pour but de faciliter l’acheminement de l’aide dont les Gazaouis ont cruellement besoin.
En revanche, à la frontière entre Israël et le Liban, les échanges de tirs sont quasi quotidiens depuis octobre et les attaques du Hezbollah libanais se sont intensifiées depuis la mort la semaine dernière d’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne. Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un autre membre important du Hezbollah, responsable selon elle de tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, dans le sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant.
En même temps, un haut responsable israélien impliqué dans les négociations a déclaré qu’Israël savait avec certitude que des « dizaines » d’otages retenus à Gaza étaient en vie. « Nous ne pouvons pas les laisser là-bas longtemps, ils vont mourir », a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat car n’étant pas autorisé à s’exprimer publiquement sur la question.
Des négociations toujours en cours
L’envoyé spécial du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d’une désescalade avec le Liban.
Par ailleurs, si l’ONU a salué l’annonce israélienne de faire une pause humanitaire, elle a demandé que cette pause « conduise à d’autres mesures concrètes » pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée « de tous les obstacles » à l’acheminement de l’aide sur le terrain où la population n’a pas le cœur aux célébrations.