Nouvelle BMW M5 (2024) : hybridée pour la première fois, fait-elle mieux de l'ancien modèle ?
Pour son retour en saison 7, la plus endiablée des Série 5 nous promet le meilleur des mondes en abaissant ses rejets de CO2 à mesure qu’elle augmente son niveau de puissance, via la fée électricité. Et les performances dans tout ça ?
De tout temps, les sportives de tous bords mettent un point d’honneur à incrémenter d’une poignée de chevaux chaque génération en chassant une autre, comme s’y soumet religieusement la Porsche 911 depuis plus d’un demi-siècle. Une théorie de l’évolution progressivement remise en question par l’industrie automobile à mesure que le réchauffement climatique s’invite dans le débat public, contraignant ainsi les ingénieurs à convertir une partie des chevaux vapeurs en kilowatts issus de la fée électricité, sous couvert d’hybridation, afin de maintenir des niveaux de puissance décents aux yeux des clients les plus exigeants.
Sur les traces de la Classe C AMG hybride
Un changement de paradigme qui, chez certains constructeurs, s’est également traduit par une intense cure de downsizing, Mercedes ayant largement remplacé ses 6 et 8-cylindres par des 4-cylindres suralimentés à grand renforts de turbos et d’électricité. La Classe C AMG en est le parfait exemple, elle qui a récemment troqué son V8 de 510 ch par un 4-cylindres hybridé cumulant 680 ch. Il n’en fallait pas moins pour espérer fidéliser sa clientèle en argumentant que, sur l’exercice du 0 à 100 km/h (3,4 s), la nouvelle venue épargne six dixièmes de secondes par rapport à l’ancien modèle (AMG C 63-s), tout en émettant largement moins de gaz à effet de serre au quotidien, grâce à son mode de conduite 100% électrique promettant de parcourir jusqu’à 13 km.
Une fiche technique endiablée
Une valeur que la nouvelle BMW M5 surclasse amplement (67 km WLTP) grâce à sa batterie de 22,1 kWh, mais à laquelle les aficionados de l’iconique lignée resteront peu sensibles, lui préférant ses performances. Sur le papier, l’Allemande impressionne en associant son V8 4,4 l de 585 ch (750 Nm) à un bloc électrique développant 197 ch (450 Nm) pour cumuler 727 ch et 1 000 Nm de couple, faisant d’elle la plus puissante des M5 jamais développées.
Mais un premier chrono décevant
Malheureusement, le verdict du chrono est cruel et sans appel : sur l’exercice du 0 à 100 km/h, la cuvée 2024 oblige à patienter durant 3,5 s, contre 3,4 s pour la précédente M5 100% thermique (600 ch) et même 3,3 s pour sa variante Compétition (625 ch). Une infime régression, certes, mais difficile à avaler pour les détenteurs de la précédente génération potentiellement tentés par la nouveauté, et une source de frustration par rapport aux progrès bel et bien réalisés dans ce domaine par Mercedes, sur la Classe C, en attendant que la Classe E, la véritable rivale de la M5, ne prenne ce chemin. Les ingénieurs de BMW auraient-ils sous-estimé la prise de poids de leur bébé, elle qui évolue peu ou prou autour de la demi-tonne en s’établissant à 2 435 kg ?
Des trains roulants prometteurs
Il faudra attendre le verdict de nos essayeurs, d’ici quelques mois, pour s’en convaincre, d’autant que les trains roulants de ce bestiaux s’allongeant sur 5,10 m (+ 13 cm) requièrent des prodiges d’ingénierie pour assurer son agilité. A cet effet, outre une transmission intégrale xDrive possiblement déconnectable pour la muer en propulsion, le châssis s’appuie sur une essieu avant à double triangulation quand celui logé à l’arrière compte cinq bras, l’ensemble se reposant sur une suspension adaptative et une direction active inclinant les roues arrière jusqu’à 1,5 degré. Pour stopper cette catapulte, les plus aisés pourront compter sur des freins en carbone et céramique disponibles en option, tapis au creux des jantes de 20” à l’avant et 21” à l’arrière.
Un classissisme bienvenu
S’il est, en revanche, un domaine dans lequel la M5 ne déçoit pas avant même d’en avoir pris le volant, c’est celui du style, en remettant au goût du jour, à sa manière, les fondamentaux érigés par la fabuleuse génération E60 à moteur V10 (507 ch) née du coup de crayon du designer Chris Bangle, en 2005, sans verser dans le passéisme, ni dans les excès que véhiculent bon nombre de SUV surdessinés de la gamme à l’Hélice bleue. Les haricots, aussi lumineux soient-ils devenus, affichent une surface raisonnable au sein d’une proue relativement classique. Une M5 presque reposante, visuellement parlant, à l’exception de son habitacle soufflant le bleu et le rouge à l’envi à travers la multitude d’éléments translucides qui caractérisent sa planche de bord.
Prix nouvelle BMW M5
Attendue au mois de novembre 2024, la nouvelle BMW M5 donne déjà son tarif de base : 159 000 €, hors option. Un prix en légère progression eu égard au coût de sa technologie hybride rechargeable, auquel il faudra ajouter quelques milliers d'euros lorsque la berline se muera en break, très prochainement.