Découvrez le score du PS dans votre commune (infographies)
Découvrez le score du PS dans votre commune (infographies)
A la sortie des urnes, il y a des gagnants et des perdants, des partis qui font de meilleurs scores que d’autres, des femmes et des hommes qui sont élus et pas d’autres. Nous avons détaillé les résultats des élections présentés sous ce jour tout au long de la semaine. Voici venu à présent le temps d’analyser les résultats un peu plus finement. Voici la force de frappe du PS.
Le PS, toujours d’attaque à Mons, Charleroi et Liège
Seules 36 communes sur les 262 ont enregistré une hausse des socialistes. Cela situe leur défaite même si on a coutume de dire que les grands arbres prennent le vent et que donc, vu leur domination dans certains fiefs, il est plus probable de voir les troupes de Paul Magnette perdre des plumes. Néanmoins, ce seul chiffre traduit l’érosion du PS.
Sans surprise, le PS continue à faire ses meilleurs scores dans les bassins industriels. Les grandes villes résistent. A Liège, la liste régionale socialiste reste stable (26,4 %, +0,1 point). A Charleroi, le PS ne recule quasiment pas (-0,4 point à la Région, +0,4 point au fédéral) grâce à Thomas Dermine à la Région et Paul Magnette au fédéral. A Mons, même constat. A la Région, les rouges ne perdent que 0,1 point, grâce à l’effet Nicolas Martin, la baisse étant plus prononcée au fédéral (-4,3 points) et même à l’Europe (-6,3 points) alors que la tête de liste était montoise (Elio Di Rupo) !
Mais c’est une exception car même autour de la Sambre, tout n’est plus rose. A Binche, là où Laurent Devin règne en maître, le PS est toujours à 41,1 % mais perd 7,1 points alors même que le député-bourgmestre était tête de liste. A Thuin, les décès de Paul Furlan et Paul Blanchard, tous deux députés wallons, en cours de législature, se ressent aussi dans les urnes puisque le PS perd 12,1 points à la Région. A La Louvière, le PS perd 8,4 points à la Région.
Dans la province liégeoise, l’érosion est évidente. Avec un satisfecit pour la liste régionale de Christie Morreale qui fait mieux que celle de Frédéric Daerden au fédéral. Et cela se voit dans toutes les grosses communes socialistes, que ce soit à Herstal (-2,4 points à la Région, -5,1 points au fédéral), à Ans (-1,3 points à la région, -3,5 points au fédéral) ou à Saint-Nicolas (-3,7 points à la Région, -6,4 points au fédéral). D’autres communes perdent beaucoup comme Awans, où le crash est total dans la commune du bourgmestre Thibaud Smolders (-9,9 points à la Région), ou Anthisnes, la commune de Marc Tarabella, où le PS perd 8,1 points à la Région, 10,2 points au fédéral et… 31,4 points à l’Europe. Un effet Tarabella à l’envers !
Et puis, il y a des surprises. Si on s’arrête à Hotton, on peut se demander pourquoi le PS perd 10,4 points à la Région mais gagne 7,8 points au fédéral. C’est dû au passage de Philippe Courard, bourgmestre d’Hotton de la liste régionale à la liste fédérale.
Dans le nord, les socialistes restent le premier parti
Ce dimanche, le PS a conservé sa place de premier parti de gauche à Bruxelles. Les rouges affichent même un résultat légèrement supérieur (+ 0,02 point) par rapport au scrutin précédent de 2019. Ils grappillent quelques voix au nord comme au sud de la capitale. Deux des communes avec la plus forte progression sont Koekelberg (+3,3 points) et Evere (+2,3 points), où Ahmed Laaouej et Ridouane Chahid exercent le mayorat. Le PS enregistre par ailleurs une embellie notable à Woluwe-Saint-Lambert (+3,8 points), Watermael-Boitsfort (+2,4 points) ou encore Ganshoren (+ 2,3 points). « Le PS reste surtout fort au nord. ll est plutôt aussi fort ancré dans la première couronne. Il y a quand même quelques communes où ils progressent un petit peu. Là où il monte le plus, c’est à Koekelberg. Pour Ahmed Laaouej, c’est d’une certaine manière une victoire », constate la politologue de l’ULB Emilie van Haute.
Dans plusieurs bastions, les rouges ont cependant perdu des plumes. Sans surprise, ils enregistrent leur plus forte baisse à Saint-Josse (-14,2 points). « On voit bien l’impact du départ de Kir (le PS a exclu le bourgmestre Emir Kir en 2020, NDLR) », relève Emilie van Haute. Peut-être plus surprenant, voire inquiétant, ils perdent 1,4 point à la Ville de Bruxelles, 2,2 points à Molenbeek, 0,6 point à Anderlecht et 0,4 point à Forest. A Saint-Gilles et Anderlecht, deux communes où le PS possède le mayorat, le PTB devient même le premier parti. De quoi nourrir certaines inquiétudes pour le scrutin local d’octobre, même si aucun des bourgmestres en place dans les communes concernées ne figurait dimanche sur la liste régionale.
Le PS bruxellois fait face en réalité à plusieurs défis majeurs pour les années prochaines, prévient le politologue de l’ULB Pascal Delwit : « Le challenge du PTB a été partiellement compensé par une petite progression dans le sud, mais c’est une petite progression si on prend en considération la chute d’Ecolo. Le PS a relativement peu pris de la chute d’Ecolo. C’est une nouvelle qu’il doit prendre très au sérieux. Le challenge du PTB, a priori, ne va pas s’évaporer. Et, a priori, Ecolo ne peut faire que rebondir dans cinq ans. »