Guerre en Ukraine : Zelensky fait le plein de soutien international et accable la Russie, pas prête à une « paix juste »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est exprimé ce dimanche 16 juin à l'issue d'un Sommet de la paix en Suisse, qui a apporté un fort soutien à l'intégrité de son pays. AFP/Dimitar Dilkoff
Fort du soutien diplomatique engrangé ces dernières semaines, Volodymyr Zelensky accable Moscou. La Russie et ses dirigeants « ne sont pas prêts à une paix juste », a accusé dimanche le président ukrainien, à l’issue d’un Sommet de la paix en Suisse, qui a apporté un fort soutien à l’intégrité de son pays. « Nous devons faire notre travail, ne pensons pas à la Russie, faisons ce que nous devons faire. Pour l’instant, la Russie et ses dirigeants ne sont pas prêts à une paix juste. C’est un fait », a dit le président.
La Russie peut négocier la paix « demain, si elle se retire de notre territoire », a insisté Zelensky, alors que le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt à des pourparlers. Le dirigeant russe a toutefois posé des conditions inacceptables pour Kiev, qui équivaudraient à une reddition et un abandon de territoires reconnus comme ukrainiens par la communauté internationale.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs affirmé que l’Ukraine n’était « pas l’ennemie » de la Chine, en réponse à une question sur ses relations avec Pékin. La Chine est un allié de la Russie et a été accusée de contribuer à l’effort de guerre russe en fournissant des composants. Pékin a choisi de ne pas participer au sommet de la paix ce week-end parce que Moscou en était absent. « La Chine pourrait nous aider », a souligné Zelensky.
Kiev demande davantage d’aide
Malgré la reprise de l’aide militaire américaine, bloquée pendant de longs mois, et les engagements pris par d’autres alliés, notamment européens, Volodymyr Zelensky estime que les volumes actuels ne sont pas suffisants pour gagner la guerre. « Il y a de l’aide. Il y a des paquets importants. Est-ce suffisant pour gagner ? Non. Est-ce que ça arrive tard ? Oui », a déclaré le chef d’État ukrainien.
Ce week-end, la vaste majorité des pays réunis au premier sommet sur la paix en Ukraine ont réitéré leur soutien à l’indépendance et la souveraineté territoriale de l’Ukraine tout en reconnaissant que la Russie devra être partie prenante des discussions pour arriver « à une paix durable et juste ».
Plus de deux ans après l’invasion russe, la très grande majorité de la centaine de participants rassemblés depuis samedi dans un complexe hôtelier au centre de la Suisse est parvenue à s’entendre sur un communiqué final dessinant des pistes pour mettre fin au plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale.
Mais la question de « comment et quand impliquer la Russie » reste ouverte, a reconnu la présidente de la Confédération helvétique et hôte du sommet, Viola Amherd. Selon un décompte diffusé sur un écran officiel en salle de presse, environ 80 pays soutiennent la déclaration finale. Le Brésil, l’Inde, l’Arabie saoudite notamment n’en faisaient pas partie en début d’après-midi.
Le texte réaffirme « les principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les États, y compris l’Ukraine ». Il dénonce « la militarisation de la sécurité alimentaire » et appelle au retour des enfants ukrainiens déportés par la Russie. Il appelle aussi « à impliquer toutes les parties » au conflit pour faire cesser les hostilités