Élections européennes : le recteur de la Grande mosquée invite les musulmans à voter contre l’extrême droite
Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande mosquée de Paris. LP/Olivier Lejeune
«Ã‚ La France est notre patrie. » Dans son billet hebdomadaire publié ce mercredi, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz insiste sur l’importance de la participation électorale des citoyens français de confession musulmane. Il les appelle àvoter lors des prochaines élections, européennes et nationales, pour contrer l’extrême droite mais aussi l’« esprit de repli sur soi ».
«Ã‚ En tant que Français et musulmans, il est de notre devoir de participer activement aux élections pour renforcer notre démocratie et promouvoir les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité qui sont au cÅ“ur de notre foi et de notre République », affirme le recteur.
À moins de trois semaines des européennes du 9 juin, il souligne qu’« en votant, nous pouvons soutenir des politiques et des candidats qui défendent le bien commun et combattent l’injustice et la corruption, en accord avec les principes musulmans ».
Chems-eddine Hafiz y dit également ses « graves inquiétudes » face à la montée de l’extrême droite, dont la potentielle victoire pourrait avoir des conséquences « particulièrement sévères » pour les musulmans, « allant de l’augmentation des actes islamophobes et des discriminations au renforcement des lois restrictives visant les pratiques religieuses et culturelles ».
« Une réponse citoyenne à la stigmatisation »
Le recteur de la Grande mosquée de Paris déplore par ailleurs « certaines mouvances se proclamant affiliées à l’Islam » et qui « dans un esprit de repli sur soi et de communautarisme étroit, prétendent qu’un musulman ne peut élire un non-musulman ».
«Ã‚ Rien n’est plus éloigné de la vérité », ajoute le recteur, avec en ligne de mire les « pseudo-prédicateurs » qui « exploitent la vulnérabilité des jeunes pour propager des idées qui divisent » en « prétendant que la participation politique serait incompatible avec la foi musulmane ». Pour Chems-eddine Hafiz, la participation électorale des musulmans est « une réponse citoyenne àl’intolérance et àla stigmatisation ».
Début mai, déjà Chems-eddine Hafiz avait invité les musulmans à une implication citoyenne, dans un long billet titré « la France, je l’aime et je ne la quitte pas », une allusion à peine voilée à l’ouvrage « La France tu l’aimes mais tu la quittes » où des musulmans français racontent les discriminations les ayant poussés à l’exil.