Résultats législatives 2024 : quelles sont les consignes de vote des partis pour le second tour ?

Résultats du premier tour : le RN en tête à 34,2%, le Nouveau Front populaire derrière à 29,1%, le camp présidentiel à 21,5%

À peine les résultats du premier tour étaient-ils tombés que tout le monde avait déjà les yeux rivés vers le 7 juillet. Dimanche, prenant acte de leurs scores respectifs, les représentants des différentes forces politiques ont livré de premières consignes, après le raz-de-marée du Rassemblement national (RN) aux législatives anticipées (34%)

Réélue dès la première manche dans son fief du Pas-de-Calais, Marine Le Pen était la première à s’exprimer ce dimanche soir devant ses militants. La double-finaliste de la présidentielle a tendu la main à ceux qui n’ont pas voté pour le parti à la flamme : «Je vous appelle à rejoindre la coalition de la liberté, de la sécurité et de la fraternité», a-t-elle lancé, alors que ses troupes pourraient selon les premières estimations louper de quelques sièges la majorité absolue, fixée à 289 sièges. Quelques minutes plus tard, Jordan Bardella a jugé que le second tour sera «l’un des plus déterminants de toute l’histoire de la Ve République», incitant lui aussi les électeurs pas encore conquis à glisser un bulletin nationaliste dans l’urne.

Réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), les partis de gauche ont très vite répliqué à la vague lepéniste qui a encore déferlé sur tout le territoire. Entouré de ses fidèles, Jean-Luc Mélenchon a appelé à ne pas laisser «une voix» ni «un siège» de plus au RN. En cas de triangulaire, et si le candidat LFI est arrivé troisième, le leader Insoumis a demandé à ses camarades de se «retirer en toutes circonstances» pour laisser davantage de chances au mieux placé de «battre le RN». «Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter», a-t-il encore lancé. Avant d’inviter les Français à trancher entre le RN et le NFP, présentant l’alliance des gauches comme «la seule alternative».

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Dans la foulée, sur TF1, Raphaël Glucksmann a prolongé la consigne donnée par l’Insoumis en chef, avec lequel les relations sont pourtant très fraîches. «Il y aura désistement et nous soutiendrons le candidat capable de vaincre le RN», a déclaré le chef de file des socialistes au Parlement européen. Et de lancer : «Allons-nous permettre pour la première fois de notre histoire l'extrême droite au pouvoir grâce aux urnes?»

La patronne des Verts, Marine Tondelier, a de son côté interpellé directement le camp d’Emmanuel Macron, alors que les troupes présidentielles sont arrivées en troisième position au niveau national. L’écologiste leur a demandé de se désister «si vous êtes troisième dans les triangulaires» et «si vous n’êtes pas qualifiés au second tour, appelez à voter pour un candidat qui défende les valeurs républicaines».

Pas de consigne à droite

Le dilemme taraude dans le camp présidentiel, où certaines figures ont déjà fait savoir qu’elles ne voteraient pas pour un candidat Insoumis. Depuis le perron de Matignon, en fin de soirée, Gabriel Attal a finalement tranché la question, jugeant qu’aucune voix «ne doit aller au RN». Raison pour laquelle le premier ministre en sursis a annoncé le retrait au cas par cas de leurs candidats arrivés en troisième position, si ces derniers sont mal embarqués pour battre le parti à la flamme. Le chef du gouvernement n’a toutefois pas donné de consigne claire à ses électeurs qui seraient confrontés à un duel entre le RN et un candidat issu de La France insoumise (LFI).

Parmi les premiers à prendre la parole, Édouard Philippe a pour sa part appelé les candidats Horizons, arrivés en troisième position, à se «retirer pour éviter l’élection de députés RN ou LFI». Quitte à voter communiste. Il n’empêche, Renaissance et ses alliés ne s’accordent pas tout à fait sur la ligne à suivre. Comme Gabriel Attal, la ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a dit ne pas souhaiter de désistement automatique des candidats macronistes, relégués en troisième position. «Il n'y a pas un candidat qui a eu des propos antisémites, qui a eu des propos racistes, qui a eu des propos homophobes, qui a eu des propos en dehors de l'arc républicain, de quelque parti que ce soit, face auquel on se désistera de manière évidente», a-t-elle indiqué sur le plateau de BFMTV.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, candidate dans les Yvelines, a quant à elle appelé à ne pas laisser «une voix pour le RN», en votant pour «le plus républicain», à l’exclusion de certains candidats de gauche. Quelques jours avant le premier tour, la parlementaire avait déjà affirmé qu’elle ne voterait ni pour le RN, ni pour le LFI en cas de duel entre les deux forces politiques.

Quant à la droite, toujours engluée dans une crise interne, Les Républicains (LR) ont fait savoir dans un communiqué qu’ils ne donneraient aucune «consigne de vote» à leurs électeurs «Le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche», a répliqué François-Xavier Bellamy, alors que son parti est arrivé en quatrième position au niveau national (10%). Avant le scrutin, l’eurodéputé LR avait déjà exprimé son intention de voter pour le RN au second tour en cas de duel avec un candidat de la gauche unie.