Bouchons attachés aux bouteilles plastique : vous n’y couperez plus à partir du 3 juillet !
Bouchons attachés aux bouteilles plastique : vous n’y couperez plus à partir du 3 juillet !
C’est une obligation européenne. A partir de ce mercredi 3 juillet, tous les bouchons doivent être attachés aux bouteilles en plastique. La raison ? Limiter la pollution et faciliter le recyclage. Un geste pour l’environnement dont les consommateurs ne sont pas friands.
Bouteilles de lait, d’eau minérale, ou encore de jus de fruits… Depuis quelque temps, vous avez dû vous rendre compte que certains bouchons sont accrochés aux bouteilles plastique. Cette pratique va désormais être obligatoire à partir de ce mercredi 3 juillet. Elle fait suite à une directive européenne de juin 2019, dont le décret d’application est paru en 2020. Les marques ont alors eu quatre ans pour s’adapter à la demande de Bruxelles qui exige que tous les bouchons soient désormais inséparables des bouteilles plastique jusqu’à trois litres. Le but : éviter qu’ils ne se retrouvent dans l’environnement, limiter ainsi la pollution plastique, faciliter le tri et le recyclage.
Nombreuses sont les marques à avoir anticipé cette obligation. Sources Alma sur ses eaux minérales Cristalline, Vichy, Rozana a d’ailleurs été précurseur avec ces bouchons dits «solidaires», dès 2016, soit trois ans avant la directive ! Petit à petit, les autres marques se sont mises au diapason afin d’être fin prêtes pour la date butoir du 3 juillet 2024 : Coca-Cola France en 2022, Lipton en 2023, Badoit en avril 2024…
Des consommateurs encore peu convaincus
Sur le principe, cette décision est plus que louable. Terminés les bouchons colorés qui flottent à la surface des océans ou laissés à l’abandon sur les sentiers des forêts ! Mais du côté des consommateurs, ça tique. Car le bouchon attaché gêne, provoquant une difficulté à boire au goulot sans s’écorcher le nez ou à verser le liquide dans un verre sans en mettre partout. S’ajoute à cela un manque de praticité pour refermer la bouteille, notamment pour les personnes âgées ou les enfants qui peuvent souffrir d’un manque de dextérité… Si ce nouveau pack est difficilement assimilable par les consommateurs, Inès Boulant, la directrice générale du Syndicat des Boissons Sans Alcool (SBSA), qui compte comme adhérents les grandes marques telles que Coca-Cola, Orangina, Nestlé Waters, Danone Eaux France ou encore PepsiCo, est «certaine que les consommateurs, conscients de la nécessité de lutter contre les déchets sauvages, s’y habitueront très vite».
À lire aussi Déchets plastiques : quels sont les cinq industriels qui polluent le plus ?
Du côté des marques, ce geste pour l’environnement est synonyme d’un lourd investissement pour mettre aux normes les 15 milliards de bouteilles vendues chaque année en France. Il s’agit de modifier les lignes de production, d’élaborer un bouchon protecteur, sécuritaire et résistant. Une étude réalisée par PwC en 2018 chiffrait d’ailleurs le montant de l’investissement -dans une très large fourchette- de 2,7 à 8,7 milliards d’euros pour les fabricants de boissons non alcoolisés obligés de se soumettre à cette directive. «D’importants investissements financiers ont été engagés par nos adhérents pour répondre à cette demande afin d’adapter leurs lignes de conditionnement», ajoute Inès Boulant. Faut-il craindre que cet investissement soit répercuté sur le prix de vente aux consommateurs ? Pour le moment, les marques qui se sont déjà pliées à la directive n’ont pas usé de cette arme.