Macron prévoit de placer stratégiquement ses fidèles pour neutraliser un gouvernement Bardella
Macron prévoit de placer stratégiquement ses fidèles pour neutraliser un gouvernement Bardella
L’heure est à la stratégie en coulisses. Comme révélé par le JDD, des démarches sont en cours pour devancer Jordan Bardella, l’enjeu étant crucial. Les préfets sont traditionnellement nommés par le président de la République, suivant les recommandations du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur. Face à la possible nomination d’un ministre du Rassemblement national à Beauvau, Emmanuel Macron choisit d’agir en avance. Le président prévoit de positionner des fidèles, à travers de nouvelles nominations ou en promouvant certains fonctionnaires déjà présents dans l’appareil préfectoral.
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D’après Europe 1, Jean-Marie Caillaud, conseiller territoires d’Emmanuel Macron, est en lice pour devenir préfet de Haute-Savoie. Jean-Marie Girier, conseiller de la Vienne et ancien directeur de cabinet de Richard Ferrand, pourrait être nommé préfet des Hauts-de-Seine ou de la Seine-Saint-Denis. Quant à Laurent Hottiaux, ancien conseiller intérieur et sécurité à l’Élysée, il est prévu qu’il accède au poste de préfet de région.
Pour le président de la République, ces ajustements de dernière minute sont stratégiques : il cherche à garantir une loyauté des préfets envers lui sur l’ensemble du territoire, bien que les règlements stipulent que chaque préfet représente le Premier ministre et tous les ministres du gouvernement. De plus, des nominations particulièrement délicates sont en discussion. Emmanuel Macron envisage de placer de nouveaux directeurs à la tête de la Gendarmerie nationale (DGGN) et de la Police nationale (DGPN), dans un contexte où le Rassemblement national place la sécurité au cœur de ses priorités.
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Alarmé par les spéculations sur une potentielle « valse des préfets », Philippe de Villiers, qui fut le seul haut fonctionnaire à démissionner en 1981 suite à un désaccord majeur sur la politique menée, a adressé un avertissement au président de la République dans le JDD : « Emmanuel Macron devra respecter le verdict des urnes. » Le Vendéen a ensuite ajouté : « Si cette rumeur devait être confirmée, cela voudrait dire qu’Emmanuel Macron ferait main basse sur les postes de décision [… ] nous sommes devant un détournement de fonction. Une captation du pouvoir, un coup de force, que dis-je, un coup d’État ! »