Patricia Finné, victime des Tueurs du Brabant : « Une enquête mal partie va mal aboutir »
Patricia Finné, victime des Tueurs du Brabant : « Une enquête mal partie va mal aboutir »
Patricia Finné, la fille de Léon Finné, abattu au Delhaize d’Overijse en septembre 1985, ne cachait pas sa colère vendredi après la décision du parquet fédéral de mettre fin à l’enquête autour des Tueurs du Brabant. « Dès le départ de l’enquête, il y a eu plein d’erreurs qui ont été faites. Et à partir du moment où une enquête, dès son début, est mal partie, elle va mal aboutir », a-t-elle asséné.
Environ 80 proches des victimes de cette vague d’attaques dans des supermarchés et d’autres commerces en 1983 et 1985 – qui a fait 28 morts – avaient fait le déplacement jusqu’au Justitia vendredi matin pour une réunion à laquelle les avait conviés le parquet fédéral. Il leur a été annoncé la fin de l’enquête, ouverte depuis plus de 40 ans.
Lorsque la décision leur a été officiellement partagée, « il y avait le silence le plus absolu dans la salle », a décrit Patricia Finné. « Tout le monde s’y attendait un peu quelque part. » Selon elle, le parquet fédéral avait l’air « désolé ». « C’est un bel échec pour eux aussi, pas que pour les familles. »
Patricia Finné a pris cette décision « avec d’abord beaucoup de tristesse mais aussi et surtout beaucoup de colère ». « S’ils n’ont pas trouvé après 40 ans, c’est qu’ils n’ont pas cherché dans la bonne direction », estime-t-elle. « La vérité existe quelque part, il suffit de la trouver ! Je sais que ce n’est pas simple… mais il faut la trouver. Ce n’est pas en arrêtant qu’ils y arriveront. Pour moi, ce n’est pas fini. »
La fille de Léon Finné ne va pas, comme certains, jusqu’à affirmer que la justice ou la gendarmerie étaient corrompues. « Je n’ai aucun argument pour le dire ou le prouver. » Elle s’interroge cependant sur les erreurs commises au début de l’enquête.
Comme de nombreuses victimes, Patricia Finné va à présent consulter son avocat pour examiner les possibilités qui s’offrent à elle et attend la décision de la chambre du conseil. Cette dernière doit en effet encore déclarer la fermeture du dossier. Les victimes auront toujours la possibilité de consulter le dossier et éventuellement de demander des actes d’enquête supplémentaires, mais sans garantie que la chambre du conseil les ordonne.