Kylian Mbappé sur la demi-finale France-Belgique de 2018 : « Nous, nous avons oublié, mais pas eux »
Kylian Mbappé sur la demi-finale France-Belgique de 2018 : « Nous, nous avons oublié, mais pas eux »
Deux heures avant son apparition dans la salle de presse de l’Esprit Arena de Düsseldorf, le mystère planait autour de la présence de Kylian Mbappé devant les journalistes. Finalement, c’est bien le capitaine, apte à jouer face à la Belgique, qui s’est présenté dimanche soir. « Quelqu’un a-t-il le score d’Angleterre-Slovaquie ? », demande-t-il, au bout de son intervention. Détendu et professionnel, à l’aise avec le maniement des mots, le « génie » français a préfacé le huitième de finale France-Belgique avec humour, comme si ce rendez-vous crucial ne l’était pas autant qu’imaginé. Pour lui, avec un nez cassé et un masque à porter, la pression est malgré tout énorme, trois ans après l’élimination au même stade de la compétition face à la Suisse.
Kylian Mbappé, avez-vous cru, lors du premier match et après avoir cassé votre nez, que votre Euro était terminé ?
Sur le coup, je n’ai pas pensé à grand-chose, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Je n’ai pas senti que mon nez était cassé. Après, quand j’ai vu le tête du gardien adverse, j’ai compris ! Ca fait peur, je me suis regardé dans le miroir et ce n’était pas forcément une bonne idée ! Je suis content d’être là. Je n’ai pas dormi pendant deux jours car je voulais tout regarder, tout faire pour revenir. Je n’ai pas pu jouer contre les Pays-Bas et c’était dur de rester sur le banc et de ne rien pouvoir faire.
Pour la France ne marque pas dans cet Euro ?
(Il éclate de rire). J’attendais un peu plus de nuance ! Pourquoi ? Car nous ne mettons pas les occasions qu’on se crée ! Vous allez droit au but, moi aussi ! J’ai un peu d’expérience face au but et il faut surtout que cela ne reste pas dans la tête des gars. Le plus important, c’est de se créer ces occasions. Marquer a été problématique en poule, il ne faut pas se cacher. Ici, c’est mort subite : il va falloir mettre au fond ces ballons.
« Mon nez cassé ? Ca fait peur, je me suis regardé dans le miroir et ce n’était pas forcément une bonne idée ! »
En voulez-vous à Robert Lewandowski pour son coup de coude et pensez-vous que les Belges vont appuyer sur cette blessure ?
C’est une possibilité, à partir du moment où vous avez le nez cassé et que vous choisissez de ne pas vous faire opérer. Tu deviens une cible. Je savais dans quoi je m’embarquais. Je ne pense pas qu’il l’a fait exprès. Pour ma part, ma réaction (ndlr : les insultes) fut instinctive mais je dois faire attention car des enfants regardent la télévision.
Comme en 2018 et en 2022, est-ce le bon moment pour la France de se réveiller ?
On dit parfois que c’est une nouvelle compétition qui commence. Nous devons montrer un meilleur visage sinon, ce sera les vacances pour nous. Mais nous sommes prêts à remporter ce défi.
Quelles sont pour vous les forces de la Belgique ?
Ils ont perdu contre la Slovaquie mais nous, nous n’avons pas réussi à battre les Pays-Bas et la Pologne. Eux aussi doivent se dire qu’il y a quelque chose à gratter. C’est une équipe qui a perdu des joueurs importants mais qui possède une jeune génération très affamée. La Belgique reste une menace.
Oublier les bons souvenirs de 2018 et 2021, est-ce finalement la clé pour gagner ce match ?
Nous, nous avons oublié, pas eux. Quand tu gagnes, tu oublies plus facilement. Les souvenirs sont valables pour faire parler avant le match mais lundi, c’est un autre rendez-vous.
« Je ne suis pas dans le groupe de WhatsApp du Real Madrid mais cela ne saurait tarder. Je n’ai pas encore parlé avec Thibaut (Courtois).
Êtes-vous déjà dans le groupe « WhatsApp » du Real Madrid et avez-vous déjà discuté avec Thibaut Courtois ?
(Il rigole). Non, pas encore ! Je pense que ça ne va plus tarder. Donc, non, je n’ai pas encore parlé avec Thibaut que je connais déjà bien.
Avez-vous une appréhension pour le jeu de tête ?
Je n’ai pas touché un ballon de la tête depuis que mon nez est cassé, mais s’il faut aller marquer comme ça, alors j’irai. Il est déjà cassé, qu’est-ce que je risque de plus ?
Concernant le masque, comment gérez-vous cette contrainte ?
Je ne le savais pas avant, mais le masque, c’est une horreur absolue. Je l’ai changé plusieurs fois car à chaque fois, il y a quelque chose qui me gênant. La sueur reste bloquée donc vous devez tout le temps l’enlever. Et votre vision est limitée : au début, j’avais l’impression d’être spectateur du match et de le regarder en 3D depuis la tribunesVIP! (rire). Je n’ai pas le choix, mais c’est chiant à porter.