"Ça peut être plié après quatre étapes": la crainte d’un Tour de France éteint d’entrée par l'ogre Pogacar

Est-ce une hallucination due au soleil brûlant des premiers jours d'été dans la cité toscane? Peut-être. Venu assister jeudi à Florence à la présentation des vingt-deux équipes de ce Tour de France cuvée 2024, enveloppé dans son drapeau aux couleurs de l'Italie, et d'un vieux maillot rose fluo griffé Lampre, Pietro est catégorique.

"Oubliez tous vos Avengers", sourit ce commerçant de 38 ans.

Celui qui a réussi à se faufiler parmi la foule réunie devant le Palazzo Vecchio pour être aux premières loges du spectacle a une idée très précise de l'issue de ce Tour 2024. "Cette année, je n’ai aucun doute, je vois une victoire finale de Giulio Ciccone, le maillot jaune lui ira très bien." Lâché avec une drôle d'assurance, le pronostic a le mérite de faire rire ses amis, pas vraiment convaincus à l'idée de voir le grimpeur de Lidl-Trek, chouchou des tifosi et parmi les vainqueurs à l’applaudimètre, rivaliser avec "les monstres du peloton". Ou plutôt les "Quatre Fantastiques" pour reprendre le surnom attribué au casting cinq étoiles de cette 111e édition.

Tadej Pogacar lors de la présentation du Tour de France, à Florence, le 28 juin 2024

Un blockbuster, vraiment?

Ce samedi, Tadej Pogacar (25 ans), Jonas Vingegaard (27 ans), Primoz Roglic (34 ans) et Remco Evenepoel (24 ans) seront pour la première fois réunis au départ d'un grand Tour. Le tout accompagnés de clients comme Carlos Rodriguez, Adam Yates, Matteo Jorgenson, Juan Ayuso, João Almeida ou Geraint Thomas.

"Et le parcours fait très envie, avec plus de 25 kilomètres au-dessus de 2000 mètres et quatre arrivées au sommet", observe Jérôme Coppel, 13e du Tour 2011 et consultant pour RMC. "Sur le papier, tout était réuni pour assister à un Tour de France exceptionnel, l’un des plus beaux depuis très, très longtemps, avec un duel complètement dingue entre Pogacar et Vingegaard. Malheureusement, ce ne sera peut-être pas le cas…" Car le blockbuster de juillet n'est plus aussi sûr d'atteindre les sommets de suspense promis initialement. La faute au jeu de quilles géant qui s'est abattu début avril sur le Tour du Pays basque.

Pris dans une gamelle collective lors de la quatrième étape, Vingegaard, Roglic et Evenepoel ont tous les trois dû passer par la case hôpital. Si le Slovène s'en est plutôt bien sorti, sans bobo majeur, le Belge a subi des fractures à une omoplate et à une clavicule, alors que le double vainqueur sortant du Tour s'est retrouvé avec une clavicule en vrac, une contusion pulmonaire, un pneumothorax et plusieurs côtés cassées.

Un an après avoir écœuré la concurrence dans la dernière semaine, au point de nourrir le scepticisme d'une partie des suiveurs au bout de son chrono monumental à Combloux, le voilà dans le flou le plus total. Du moins en apparence. "Je viens avec l'ambition de faire le meilleur résultat possible au général. Être ici est une victoire en soi, tout le reste sera du bonus", a-t-il affirmé jeudi.

Vingegaard ne pourra pas se cacher

"Il a besoin de retrouver du rythme et de la confiance, mais le tracé ne l’arrange pas du tout. Ce sera costaud d’entrée, avec 3600m de dénivelé positif le premier jour. Ce sera également nerveux le dimanche avec l'emblématique côte de San Luca. Et puis on attaquera mardi directement la haute montagne avec l’entrée dans les Alpes. Dans ces conditions, Pogacar et UAE sont tout à fait capables de tuer le Tour en faisant exploser Vingegaard dans le Galibier. Ça peut être plié après quatre étapes", estime Coppel, pour qui le Danois doit éviter "de lâcher plus de trois minutes à Valloire sinon ce sera quasiment fini". Sur ce terrain de jeu propice à un feu d’artifice slovène, voir le leader de la Visma-Lease a Bike exploser dans les grandes largeurs n’est toutefois pas le scénario privilégié par tous les observateurs.

"Je suis intimement persuadé que Vingegaard ne vient que parce qu’il est sûr de son coup. S’il est là, ça veut dire que son équipe a été plus que rassurée par ses données, au moins à l’entraînement, et qu’elle pense qu’il est rétabli. Et puis il ne faut pas oublier que Pogacar sort du Giro. Tout le monde dit qu’il l’a gagné en se baladant tous les jours, mais il ne s’est pas non plus économisé et a multiplié les raids solidaires. Est-ce qu’il a suffisamment récupéré pour attaquer tout de suite? Je le place un cran au-dessus de la concurrence sur ce Tour, mais je me dis qu’on peut avoir une course dingue jusqu’à l’arrivée à Nice si Vingegaard parvient à limiter la casse sur les premiers jours", insiste l’ancien coureur et manager d’équipe, Jérôme Pineau, consultant pour RMC.

Le Covid, point d'interrogation pour Pogacar

Soutenu par une machine de guerre, les Ayuso, Almeida et Yates étant comparés par beaucoup aux Galactiques du Real Madrid des années 2000, Pogacar s’est lancé dans un défi titanesque. Celui d’accomplir deux odyssées de trois semaines, pour 42 étapes et 6892 kilomètres au total, afin de devenir le premier coureur depuis Marco Pantani en 1998 à remporter la même année Tour d'Italie et Tour de France.

Un pari qui n'a été mené à bout que par sept hommes dans toute l'histoire du cyclisme, tous des géants du siècle dernier (Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Stephen Roche, Miguel Indurain, et donc Pantani). Dans un passé récent, les rares qui s'y sont essayé, comme Alberto Contador ou Chris Froome, ont échoué. Pas de quoi faire peur à l’ogre de Komenda, même si le coronavirus est venu quelque peu perturber un plan jusqu'alors sans accroc. "Je suis tombé malade il y a dix jours. J'ai eu le Covid, ça a été un petit point d'interrogation mais j'ai bien récupéré", a-t-il promis, un an après avoir abordé le Tour avec une préparation perturbée par une fracture au poignet.

Cette fois, il l’assure, il est "pleinement rétabli" et prêt à en découdre. "Il faudra voir comment il se sent mais il n'avait pas l'air très inquiet. S'il en a parlé, c'est qu'il est sûr de ses billes", veut croire Coppel. Et ce n’est pas Evenepoel qui dira le contraire. "Je m'attends à ce que Tadej soit quasiment inaccessible. Ce qu'il a montré au Giro a été impressionnant sans même qu'il ait eu besoin de puiser profond dans ses réserves. Il sera l'homme à battre sur le Tour", a déclaré le Belge avant le départ de Florence. Même discours du côté de Pavel Sivakov, soldat de "Pogi" chez UAE Emirates.

"Il est super relax. J'étais avec lui quand il a eu le Covid, ça n'a pas changé tant que ça sa préparation, on est toujours confiants", avance le Français.

"Le gros risque pour Pogacar, c’est surtout d’avoir un jour sans en troisième semaine après avoir beaucoup donné sur le Giro où il ne s’est pas contenté de se focaliser sur une ou deux étapes. C’est son style et il ne changera sans doute jamais, mais peut-être qu’il regrettera de ne pas avoir davantage géré ses efforts sur le Tour d’Italie", expose Pineau, alors que Coppel le juge "beaucoup plus fort que les deux dernières années".

Evenepoel et Roglic pas dans la même cour?

"Il a maigri et a changé d’entraîneur. On sent que ce n’est plus le même coureur. Il est bluffant dans tout ce qu’il fait. En plus de ça, son équipe a progressé au niveau du matériel et se présente au départ avec des stars qui seraient leaders dans n’importe quelle autre équipe ou presque. C’est un peu l’inverse pour Visma, qui enchaîne les pépins et les forfaits cette saison. L’absence de Sepp Kuss (insuffisamment remis du Covid) peut leur faire très mal", développe l’ancien champion de France du contre-la-montre. "Il y a Pogacar et les autres. On ne sait pas où Jonas en est, mais peut-être qu'il sera au top de sa forme", embraye David Gaudu, qui visera lui le général et les victoires d'étapes avec Groupama-FDJ.

Mais s’il est surtout question de Pogacar et Vingegaard, quid du reste du casting? Après avoir franchi un palier en remportant son premier grand Tour sur la Vuelta en 2022, Evenepoel a vécu deux déceptions sur le Tour d'Italie (abandons en 2021 et 2023). Remis de sa chute au Pays basque, il a souffert dès que la route s’est élevée sur le récent Critérium du Dauphiné, qu’il a bouclé seulement à la septième place d’un général remporté par Roglic.

Ce dernier a bien failli tout perdre lors de la dernière étape au Plateau des Glières, ne sauvant son maillot jaune que pour huit petites secondes face à Matteo Jorgenson. Passé cet hiver de Visma à Bora-Hansgrohe, qui compte désormais sur les moyens de Red Bull pour passer un cap financier et sportif, le Slovène pourra s’appuyer sur de solides lieutenants sur ce Tour comme le Russe Alexander Vlasov ou l’Australien Jai Hindley, vainqueur d’étape et porteur du maillot jaune en 2023.

"C’est magnifique de voir Remco enfin sur le Tour, c’est l’un des plus grands talents du cyclisme actuel", se réjouit Pineau.

"Le parcours montagneux et les deux chronos individuels peuvent lui convenir, même si je crains qu’il soit limité sur une course de trois semaines à une telle intensité. Roglic, lui, a fait le bon choix d’aller prendre sa chance dans une autre équipe. Il arrive sur la fin de sa carrière mais je suis convaincu qu’il a encore un grand Tour dans les jambes. Attention également aux Ineos qui débarquent en force avec plusieurs cartes." Neuvième du Tour l'an dernier, Gaudu se méfie aussi "des grosses armadas comme Bora" et d'un "Remco qui ne lâche rien et qui aura pas peur". "Je pense que ça va être un très très beau Tour", dit-il. Et pour les plus audacieux, placer une petite pièce sur Giulio Ciccone reste toujours possible.

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