Guerre en Ukraine : en Suisse, Zelensky espère une « paix juste aussi vite que possible »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serrant la main de la présidente fédérale suisse Viola Amherd lors du Sommet sur la paix, en Suisse, le 15 juin 2024. MICHAEL BUHOLZER / POOL / AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit son espoir samedi de parvenir à « une paix juste aussi vite que possible », au début du premier sommet sur la paix en Ukraine qui se tient en Suisse, sans la Russie. « Tout ce qui sera convenu (à ce sommet) fera partie du processus de rétablissement de la paix dont nous avons tous besoin », a déclaré Zelensky, ajoutant : « Nous verrons l’Histoire se faire lors de ce sommet ».
Quelque 90 pays y participent mais ce sommet affiche des ambitions mesurées en l’absence de la Russie et de la Chine. « Ensemble, nous faisons le premier pas vers une paix juste », a dit le président ukrainien, ajoutant que « le monde est plus fort » que Vladimir Poutine.
Vendredi, le président russe s’est invité avec fracas dans la conversation en exigeant de facto la reddition de l’Ukraine avant tout pourparlers de paix.
Un ultimatum « à la Hitler »
«Ã‚ Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une paix dictée, mais d’une paix juste et équitable qui tienne compte de l’intégrité et de la souveraineté de l’Ukraine », a rétorqué le chancelier allemand Olaf Scholz, samedi sur la chaîne ARD, en écho aux condamnations des États-Unis et de l’Otan.
Volodymyr Zelensky a, lui, dénoncé l’« ultimatum » à la « Hitler » du président russe, qui a lancé l’invasion du voisin ukrainien en février 2022.
«Ã‚ Nous souhaitons inspirer un processus pour une paix juste et durable », a déclaré la présidente suisse Viola Amherd, aux côtés de son homologue ukrainien. « En tant que communauté internationale, nous pouvons préparer le terrain pour des discussions directes entre les parties belligérantes, a-t-elle ajouté, ajoutant : « Si nous voulons inspirer un processus de paix, la Russie doit également être impliquée àun moment donné. Cela est clair pour tous ».
Un deuxième sommet est envisagé, auquel Kiev espère qu’une délégation russe participera, avait expliqué mardi le chef de cabinet de Zelensky, Andriy Yermak.
1,5 milliard de dollars annoncé par les États-Unis
La réunion, qui se tient dans la station ultra-chic de Bürgenstock, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons, a débuté par une séance plénière samedi après-midi, qui sera suivie d’un dîner.
Dimanche, trois sujets seront abordés en groupes de travail : sûreté nucléaire, liberté de navigation et sécurité alimentaire, et aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés en Russie.
La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui représente le président Joe Biden retourné aux États-Unis après le G7 en Italie, est venue avec une aide de plus de 1,5 milliard de dollars, principalement pour le secteur énergétique et pour l’aide humanitaire.
Le président français Emmanuel Macron participera au sommet samedi aux côtés des autres chefs d’État et de gouvernement du G7 (Allemagne, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni). Les hôtes suisses ont voulu rassembler le plus de pays possible, en particulier ceux du Sud global, mais parmi les pays émergents des Brics, seule l’Arabie saoudite envoie son chef de la diplomatie. Le Brésil, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud ont des envoyés de rang moins élevé. Quant à la Chine, elle avait prévenu qu’elle ne participerait pas tant que la Russie ne serait pas du tour de table.