Nouvelle-Calédonie: ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron
En Nouvelle-Calédonie, le président de la République Emmanuel Macron a appelé à la levée des barrages et promis une aide d'urgence pour réparer les dégâts des émeutes. Le chef de l'Etat a par ailleurs écarté tout "passage en force" de la réforme constitutionnelle à l'origine des tensions.
Emmanuel Macron à Nouméa le 23 mai 2024
En pleine crise politique et sociale et après plusieurs jours d'émeutes qui ont fait six morts en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi soir à Nouméa. Le président de la République a promis de restaurer l'ordre, s'engageant à ne pas passer la réforme du dégel du corps électoral en force et promettant un accord global "soumis au vote des Calédoniens".
- Situation sécuritaire
Le président de la République a assuré que l'objectif des autorités était de "restaurer l'ordre dans les jours à venir" après les émeutes qui ont fait six morts dont deux gendarmes.
Pour y parvenir, Emmanuel Macron a annoncé le déploiement de 130 membres du GIGN et du RAID: "Ils sont indispensables parce que plusieurs quartiers sont tenus par des émeutiers qui ont adopté des techniques quasi-insurrectionnelles avec des équipements lourds et des positionnements en haut des toits".
Ce sont "des situations qui ne permettent pas le rétablissement de l'ordre de manière classique".
Le président de la République a appelé à la fin des barrages routiers, sans quoi l'état d'urgence ne pourrait être levé.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a assuré qu'aucune des victimes des émeutes n'était du fait des gendarmes. "C'est le fruit de leur sang-froid et de leur professionnalisme, et la force de leur engagement", a défendu le chef de l'Etat.
- Une aide d'urgence pour la reconstruction
Alors que les dégâts en raison des émeutes et des blocages sont déjà évalués à 1 milliard d'euros, Emmanuel Macron a promis la création d'une aide d'urgence pour la reconstruction des dommages qualifiés de "colossaux".
Cette "aide d'urgence devrait permettre d'accompagner les professionnels touchés avec un "fonds de solidarité" pour venir en aide au monde économique avec des "mesures d'exception" pour la reconstruction des bâtiments publics (écoles, collèges).
- "Quelques semaines" pour trouver un accord global, avec un vote des Calédoniens
Concernant la réforme du corps électoral, à l'origine des émeutes, Emmanuel Macron a promis de ne pas passer "en force", souhaitant un vote des Calédoniens en cas d'accord politique global sur le statut institutionnel de l'île.
Le chef de l'Etat a dit donner "quelques semaines" supplémentaires aux parties pour négocier, s'engageant à faire un point d'étape "d'ici un mois" sur l'avenir institutionnel de l'archipel.
Le président de la République a par ailleurs reconnu que la situation n'avait pas été anticipée. "Nous n'avons pas suffisamment pensé le jour d'après" a concédé Emmanuel Macron.
- Les accords de Nouméa et Matignon respectés selon Emmanuel Macron
Emmanuel Macron assure que les accords de Nouméa et de Matignon ont été respectés en Nouvelle-Calédonie. "Nous avons strictement appliqué ces accords" a assuré le président de la République.
"Les référendums prévus par ces accords n'ont pas pacifié les choses", a-t-il reconnu. "Ils ont conduit les camps à s'opposer", a ajouté le chef de l'Etat.