La France réussit un tir test de son missile nucléaire ASMPA
Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, peut exprimer sa "grande satisfaction" : le premier tir d'évaluation des forces du missile ASMPA-R a été réalisé par l'armée de l'Air ce mercredi.
Le missile, nucléaire, n'était bien évidemment pas chargé. Il a pu être suivi par la Direction générale de l’armement (DGA) depuis les sites de Biscarrosse, Hourtin et Quimper. L'opération, baptisée Durandal, regroupait des conditions de tir "réelles" - autrement dit, le Rafale qui a tiré le missile, et les avions ravitailleurs A330 Phénix qui l'accompagnaient, ont dû affronter une opposition de moyens air-air et sol-air.
Le missile nucléaire ASMPA, installé sur un Rafale.
L'exécutif s'est réjoui de ce tir réussi, qui vient "répondre à la volonté du Président de la République de maintenir sur le long terme la crédibilité opérationnelle des forces" dans le domaine, souligne le ministère des Armées.
Rénovation en cours
Le missile ASMPA-R avait déjà fait l'objet d'un premier tir de qualification en décembre 2021, puis d'un second en mars, qui avait ouvert la voie à une production en série. Imaginé par le missilier MBDA, il doit équiper les avions Rafale produits par Dassault et permettre une dissuasion nucléaire dans les airs : de moyenne portée, il dépasse Mach 3 et doit être disponible à tout moment.
Déployé en 2009, l'ASMP, ancêtre de l'ASMPA, était présent sur les avions Mirage 2000N. ll fait l'objet d'une rénovation à mi-vie pour l'adapter aux progrès technologiques du secteur.
A l'horizon 2035, cette dernière mouture du missile ASMP sera remplacée par un missile air-sol nucléaire dit de "quatrième génération" (ASN4G), également développé par MBDA et notamment axé sur des vitesses supérieures aux performances du ASMP.