Mandat d’arrêt requis contre Netanyahou : Éric Ciotti veut que la France quitte la CPI qui « s’est décrédibilisée »
Le président des Républicains Eric Ciotti et le président du Sénat Gérard Larcher, en juin 2023. AFP/Emmanuel Dunand
Sa position est claire. La Cour pénale internationale (CPI) « s’est définitivement décrédibilisée » avec un mandat d’arrêt requis contre Benyamin Netanyahou et la France doit la quitter, a estimé ce mercredi le patron des Républicains Éric Ciotti, tandis que le président du Sénat Gérard Larcher a qualifié « d’outrageuses » les demandes de son procureur.
«Ã‚ Je crois que la CPI s’est définitivement décrédibilisée, qu’elle n’existera plus », a déclaré Éric Ciotti sur BFMTV et RMC, jugeant « ridicule » de « mettre en accusation le Premier ministre d’un État démocratique qui se défend de la pire attaque terroriste qui ait jamais eu lieu ».
Gallant, Haniyeh, Deif et Sinouar aussi visés
Le procureur de la juridiction basée à La Haye a requis des mandats d’arrêt à l’encontre du chef de gouvernement israélien Benyamin Netanyahou, ainsi que son ministre de la Défense Yoav Gallant, visé au même titre que les trois plus hauts chefs du Hamas (Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif, Yahya Sinouar).
Ce qui revient pour Éric Ciotti à « mettre sur le même plan des terroristes immondes, des islamistes », qui ont « les mêmes racines que ceux qui ont attaqué le Bataclan et la promenade des Anglais à Nice ». Le député des Alpes-Maritimes a déploré que l’on « donne du crédit à des institutions politisées ».
Quitte à sortir de la CPI ? « Oui, absolument, elle s’est décrédibilisée », a-t-il insisté, avant de lancer : « Est-ce qu’elle attaque l’ayatollah Khamenei en Iran ? Est-ce qu’elle attaque M. Erdogan (le président turc) ? Est-ce qu’elle attaque Xi Jinping (le président chinois) ? Enfin, où est-on là ? C’est ridicule ».
Le président LR du Sénat Gérard Larcher, qui recevait dans la matinée le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz ainsi que plusieurs familles d’otages, a lui estimé que « mettre sur le même plan un gouvernement démocratique et des terroristes » était « une comparaison outrageuse et outrageante ».
VIDÉO. Mandat d’arrêt réclamé contre Netanyahou : le Premier ministre israélien qualifie le procureur de la CPI « d’antisémite »
«Ã‚ Il faut faire attention àce que ne se retrouvent pas sur le même banc ceux qui sont responsables d’assassinats et ceux qui ont été les victimes. C’est ma conception de la justice et je ne souhaite pas qu’elle s’égare », a-t-il ajouté dans une déclaration àla presse après cette visite ministérielle.
Le sujet divise depuis ce lundi la classe politique française : d’un côté la droite, l’extrême droite mais aussi le camp présidentiel se sont émus d’une décision traçant un « parallèle » ou une « équivalence » entre Israël et le Hamas, placés « sur un pied d’égalité » ; de l’autre la gauche a salué l’action d’une CPI « dans son rôle »