Tour de France 2024. Romain Bardet : « J’ai besoin d’appeler ma famille pour réaliser »
Romain Bardet a remporté la première étape du Tour de France.
À la suite d’un « raid incroyable », avec son équipier Franck Van Den Broek, Romain Bardet s’est imposé sur la première étape du Tour de France. Le leader de dsm-firmenich PostNL a ainsi endossé le maillot jaune. « J’ai du mal à y croire, a-t-il soufflé en conférence de presse. Je suis comblé. »
À la suite de sa victoire sur la première étape du Tour de France, samedi 29 juin à Rimini (Italie), et donc sa prise du maillot jaune, Romain Bardet (dsm-firmenich PostNL) a répondu aux questions des journalistes en conférence de presse.
Que représente cette victoire pour vous ?
Elle représente la glorieuse incertitude du sport. On a beau être acharné, travailler… Je crois surtout qu’il y a parfois de jolis signes du destin. Ce succès intervient au moment où j’ai fait le deuil de toute ambition au général. Je vous le glisse, ma prise de maillot ne changera rien pour la suite (sourire). Ce matin, j’étais dans un esprit totalement différent de celui qui m’a accompagné sur mes dix premiers départs de Tour. Là, j’étais relâché. Je ne pensais pas retourner terre et ciel si cela ne marchait pas… Avec ces nombreuses grandes boucles disputées, j’ai acquis de l’expérience et appris à relativiser les enjeux. Cette victoire est le couronnement de la maturité.
Lire aussi. Les classements du Tour de France
«Ã‚ Je voyais que tout le monde souffrait… »
Par le passé, vous n’auriez certainement pas entrepris une telle attaque. Comment vous est-elle venue ?
J’étais bien toute la journée, je n’avais aucun stress. Je voyais que tout le monde souffrait dans le peloton en raison de la chaleur. De mon côté, je me suis entraîné dans ces conditions ces derniers temps. Du coup, quand j’ai vu qu’on était à une minute et qu’on était dans la difficulté comportant le plus de pourcentages, je savais que j’étais en mesure de rentrer. J’ai joué mon va-tout.
Vos trois premiers succès sur la Grande Boucle étaient en solitaire. Cette fois, vous l’avez partagé avec un équipier. Qu’est-ce que cela change ?
Cela apporte un plus. Aujourd’hui, Frank (Van Den Broek) a gagné, comme moi. On partage ce maillot ! Dire que c’est son premier Tour de France et qu’il n’était pas prévu en début d’année. Sans lui, je n’aurais pas pu réaliser tout cela. Je lui dois beaucoup…
Lire aussi. Pourquoi le Tour est-il seulement parti d’Italie pour la première fois
Le maillot jaune ? « Pas vraiment espoir de le conserver »
Une fois la ligne d’arrivée passée, on a vu que vous aviez du mal à réaliser. Est-ce encore le cas ?
Je me sens dans une machine à laver. J’ai juste eu cinq minutes pour me changer. Je pense que j’ai besoin d’appeler ma famille pour réaliser ce qui vient de se passer. C’était juste du cyclisme pur, quelque chose qu’on ne pouvait pas vraiment espérer.
Vous avez glissé que cette prise de maillot jaune ne change pas votre ambition sur ce Tour. Jusqu’où pensez-vous tout de même être capable de le garder ?
J’ai couru comme si c’était une classique, aujourd’hui. Je connais la côte de San Luca, que l’on doit monter à deux reprises dans le final, demain. Je n’ai pas vraiment espoir de le conserver. On verra…
Ce succès peut-il remettre en cause votre décision d’arrêter le cyclisme en juin 2025 ?
Non, au contraire. J’en ai bavé sur le vélo. Liège-Bastogne-Liège (où il a fini deuxième) était un beau moment. Là, cela en est un second cette année. C’était un rêve de porter le maillot jaune.