Arthur Cazaux, qualifié pour le 2e tour de Wimbledon : « Je n'avais jamais joué aussi longtemps »

Arthur Cazaux affrontera Alexander Bublik au deuxième tour. (P. Lahalle/L'Équipe)

Arthur Cazaux, héros français du dernier Open d'Australie (8es de finale) a raconté avec des étoiles dans les yeux comment il a vécu sa victoire en cinq manches, ce lundi, contre le Belge Zizou Bergs, en 4h34.

«Â Que représente cette victoire au super tie-break (6-1, 6-4, 6-7 [2], 6-7 [4], 7-6 [8]), votre première à Wimbledon ?

Beaucoup de fierté. Ça fait un petit moment que je n'avais pas renoué avec la victoire. J'ai eu pas mal de petites mésaventures, physiquement, entre mes problèmes de santé à Miami (évanouissement en plein match) et ma grosse entorse à Barcelone. Ça a été compliqué, depuis. Je suis très content d'avoir gardé une super attitude durant tout le match, même s'il y a eu des hauts et des bas dans mon tennis.

Mais je savais que ça allait être comme ça. Il va me falloir encore un peu de temps avant de retrouver mon meilleur tennis. Émotionnellement, j'étais vraiment prêt. Je suis resté très stable dans ma tête, c'est ce qui m'a permis de l'emporter à la fin, même si j'aurais pu l'emporter plus facilement vu que je menais 7-0 au super tie-break. C'est comme ça, j'ai réussi à passer au-dessus de ça.

Comment avez-vous vécu cette fin de match crispante ?

Il y a eu 7-0 puis 8-2. Il revient à 8-8. Je pense que j'ai manqué légèrement d'agressivité, ce qui avait bien marché durant mes moments forts du match. Je n'ai pas eu les bonnes intentions. Je me disais : ''Je mène 7-0, j'ai un peu de marge, fais-le jouer''. Ça n'a pas été la meilleure option, mais j'ai bien su me ressaisir à 8-8 en sortant un gros retour puis une grosse première.

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Avant ce dénouement, vous n'avez jamais été vraiment décroché...

Je suis passé pas loin sur les sets d'avant, où je perds deux fois au tie-break. Je sais que sur gazon, ça se joue à des petits détails, il y a beaucoup de points qui se décident sur la première frappe. Je savais que mon niveau de concentration et mon niveau émotionnel allaient vraiment jouer. C'était frustrant de perdre deux sets au tie-break, j'ai essayé de rester vraiment dedans. Ça m'a servi.

Il y avait longtemps que vous n'aviez plus gagné un match. C'était dur à vivre ?

Perdre, ça ne me dérange pas tant que ça. On perd toutes les semaines, on est, entre guillemets, habitués à perdre. La défaite ne me dérange pas, c'était plus la manière de jouer. J'avais du mal à retrouver un tennis agressif, comme en début de saison, avec de bonnes intentions. J'avais du mal à le remettre en place. C'était plus une remise en question sur mon tennis, comment le faire évoluer et comment me permettre de retrouver un niveau de performance élevé, comment aller encore plus loin dans mes objectifs. C'était plus ça que les résultats. Perdre, ça fait partie du job. Il y a perdre, et perdre avec la manière. Lors de mes dernières défaites, j'avais du mal à installer un bon tennis.

Tout cela serait la conséquence de vos mésaventures du printemps ?

J'ai été coupé pendant deux mois et demi, entre le malaise et l'entorse. Tu perds forcément des repères quand tu ne joues pas. Quand j'ai repris à Roland, ma cheville me faisait toujours un peu mal donc j'étais toujours en train de gérer les entraînements. Je n'ai pas pu m'entraîner à fond tout le temps. Mais ces dernières semaines, je me sentais de mieux en mieux physiquement et, pourtant, j'avais quand même du mal à mettre en place le tennis qui peut m'amener plus haut. Donc il y a eu pas mal de remises en question. La défaite rapide, à Eastbourne, m'a permis d'arriver tôt ici et de bien me préparer.

Puisque vous étiez sur le court, vous n'avez pas pu suivre l'autre France-Belgique du jour...

J'ai su le score à la fin. C'est un Anglais qui m'a dit : ''En plus vous avez gagné 1-0, but contre son camp.'' Donc j'étais refait (sourire). Indirectement, j'y pensais un peu pendant le match. Je me disais : ''Putain, je suis en train de jouer 4h30, je suis en train de louper le match contre la Belgique, ça fait chier, mais au moins essaie de terminer avec une victoire.'' Mais c'était une bonne expérience, je n'avais jamais joué aussi longtemps. Je suis content d'avoir tenu physiquement et mentalement. »

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