Une "étoile artificielle" bientôt placée en orbite autour de la Terre !
Une "étoile artificielle" bientôt placée en orbite autour de la Terre !
Celle-ci sera cependant invisible à l'oeil nu. Mais son lancement pourrait grandement aider la recherche spatiale.
La NASA et l'Université George Mason, située dans l'État américain de Virginie, viennent d'annoncer la validation de leur projet commun : le lancement, avant 2030, d'une "étoile artificielle" autour de la Terre. Mais qu'est-ce que cela signifie ?
Une fausse étoile pour étudier les vraies
La mission a pour nom de code Landolt, en hommage à l'astronome Arlo Landolt, qui a créé les normes photométriques largement utilisées pour mesurer la lumière des étoiles. Cette étoile artificielle, que l'on pourrait qualifier aussi bien de satellite, n'est pas similaire aux autres qui pullulent en orbite autour de notre planète. Il s'agit d'un tout petit cube, pas plus grand qu'une boîte à chaussure. L'objet ne sera donc pas visible depuis la surface de la Terre. Mais alors, pourquoi appeler cela une étoile artificielle ? En fait, elle fonctionnera comme telle pour les astronomes, qui pourront, eux, l'observer avec leur télescope.
Équipé de 8 lasers différents, ce boîtier sera capable d'imiter la lumière de presque toutes les vraies étoiles. L'idée, c'est que les astronomes puissent calibrer plus précisément leurs équipements de mesure en se basant sur cette fausse étoile, puisqu'ils connaîtront précisément sa production de photons par minute. En effet, il est difficile d'être sûr à 100 % de la production photométrique d'une étoile, car sur terre, l'atmosphère filtre leur rayonnement. Ce dispositif artificiel, plus fiable, va permettre aux scientifiques travaillant sur quatre télescopes terrestres en Virginie, à Hawaï, en Californie et au Chili, de mettre de côté ces interférences atmosphériques terrestres, et d'améliorer considérablement leurs mesures, puisque celles-ci pourraient devenir 10 fois plus précises.
"De quoi est fait l’univers ? Sommes-nous seuls ?"
Cette étoile artificielle va donc aider les spécialistes à mieux connaître les étoiles, et notamment les supernovæ. Les supernovæ sont les explosions cataclysmiques des étoiles en fin de vie. Extrêmement lumineuses, elles éclipsent tout dans leur galaxie. Étudier leur lumière est très important, puisque cela permet de connaître les éléments chimiques qu'elles dispersent lors de l'explosion. Des éléments qui participent à la création d'autres étoiles, et à l'expansion de l'univers. "Nous nous demandons constamment : 'Quelle est sa taille ? Quelle est sa luminosité ? Jusqu’où va-t-elle ?' et nous nous demandons ensuite : 'De quoi est fait l’univers ? Sommes-nous seuls ?' Des réponses précises nécessitent des mesures précises et une excellente caractérisation des instruments", explique Susana Deustua, scientifique au National Institute of Standards and Technology américain.
L'étoile artificielle n'aura cependant d'utilité que pendant un an. Une fois lancée en 2029 à une orbite d'environ 35 700 kilomètres au-dessus de la Terre, elle devrait suivre sa vitesse de rotation cependant cette durée, et donc rester au même endroit du ciel, telle que n'importe quelle étoile, au-dessus de l'hémisphère nord. C'est à ce moment-là qu'elle se montrera utile. "Cela pourrait avoir un impact et changer la façon dont nous mesurons ou comprenons les propriétés des étoiles, les températures de surface et l'habitabilité des exoplanètes", explique même Eliad Peretz, chercheur principal adjoint sur la mission Landolt, dans le communiqué de presse de la NASA.
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