Voiture électrique : vous faire rouler 1 000 kilomètres, le prochain défi de Blue Solutions
Blue Solutions pilote l'un des cinq projets d'usine de batteries situés en France.
Blue Solutions vient d'entrer dans la bataille de la voiture électrique. Avec sa future gigafactory, le groupe industriel promet de repousser les performances des batteries.
Aller plus vite, rouler plus longtemps et recharger plus rapidement. Bref, repousser les limites de la voiture électrique. Telle est l’ambition de Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré*. Le groupe industriel breton équipe déjà des flottes de bus dans des dizaines de villes françaises. Il veut désormais conquérir les garages des particuliers avec ses batteries solides. Lundi 24 juin, l’entreprise indique à Capital avoir noué un contrat de co-développement avec le groupe allemand BMW. «Et nous avons signé des accords avec d’autres constructeurs automobiles», se félicite Jean-Baptiste Behaghel, directeur général adjoint de Blue Solutions.
À l’exception de BMW, l’identité de ces premiers clients potentiels est tenue secrète. Ces accords posent en tout cas les fondations d’un chantier de 2,2 milliards d’euros pour Blue Solutions. En mai, l’entreprise a rejoint la bataille de la voiture électrique en dévoilant son projet d’usine de batterie qui devrait sortir de terre en 2030 à Mulhouse (Haut-Rhin). Juste à côté de l’Allemagne, la gigafactory sera ainsi positionnée «au carrefour de la production automobile européenne», considère Richard Bouveret, PDG de Blue Solutions. On peut d’ailleurs se demander si Stellantis, également installé à Mulhouse, ne fait pas partie des constructeurs automobiles intéressés…
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Des voitures électriques avec plus d’autonomie ou plus légères
Dans cette gigafactory, Blue Solutions promet de fabriquer «les batteries du futur». Grâce à ses méthodes de fabrication, l’entreprise pense pouvoir améliorer la densité énergétique des batteries de 40% par rapport aux technologies actuelles. Pour les automobilistes, c’est la promesse de voitures électriques avec beaucoup plus d’autonomie. Aujourd’hui, l'entreprise dit viser 1 000 à 1 200 kilomètres d’autonomie avec les packs qui seront fabriqués dans la future usine alsacienne.
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Une meilleure densité énergétique signifie aussi la possibilité d’installer des batteries plus petites, et donc de réduire le poids du véhicule. «Nous voyons des applications pour les voitures sportives, où il faut réduire le poids au maximum», souligne Jean-Baptiste Behaghel. «Nous visons plutôt les véhicules premium», ajoute Richard Bouveret.
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Blue Solutions et le défi de la voiture électrique pas chère
Avec la gigafactory de Mulhouse, la France compte désormais cinq projets d’usines de batteries, dont quatre chantiers dans les Hauts-de-France. Y aurait-il de la place pour tout le monde ? «Qu’il y ait 100% de voitures électriques ou 50%, la demande sera tellement forte qu’il y aura de la place pour tout le monde», projette le PDG. À terme, Blue Solutions souhaite équiper 250 000 véhicules chaque année grâce au futur site alsacien.
Face aux autres fabricants de batteries, Blue Solutions met aussi en avant son expérience. «Nous avons pu apprendre de nos erreurs», souligne Jean-Baptiste Behaghel. En 2022, deux incendies avaient touché des bus parisiens équipés de batteries Blue Solutions. «Il y avait un défaut dans le process d’assemblage de la batterie, qui était dû à un mauvais positionnement de la feuille de mylar (l'un des éléments de la cellule de batterie, ndlr.). Cela a pu générer un court-circuit et amener à un feu. Le plus important pour nous, c’est que cela ne remet pas en cause la sûreté de notre technologie», insiste le dirigeant. À la suite de ces incidents, l’entreprise indique qu’elle a mis en place des modifications sur ses lignes de production, tout en renforçant les moyens de contrôle.
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Au-delà de la concurrence française, Blue Solutions parviendra-t-il à résister à la concurrence asiatique ? Si les constructeurs automobiles chinois, comme MG, arrivent à casser les prix sur les voitures électriques, c’est aussi grâce à leur savoir-faire sur les batteries. Face à eux, Blue Solutions espère arriver au bon moment avec la bonne solution. Sur les batteries lithium-ion, la technologie dominante aujourd’hui, «on arrive sur un plafond de verre», estime Richard Bouveret. À l’inverse, sur les batteries solides, «il y a encore des perspectives pour réduire les prix». Les automobilistes seront les juges ultimes.
*Prisma Media, éditeur de Capital.fr, appartient au groupe Vivendi, détenu à 29,5 % par le groupe Bolloré.