Guerre en Ukraine. En Suisse, Zelensky promet de faire des propositions de paix à la Russie
Le président ukrainien Volodymir Zelensky lors de la session plénière d'ouverture du Sommet sur la paix en Ukraine, à Stansstad, près de Lucerne, en Suisse, le 15 juin 2024.
Au Sommet pour la paix en Ukraine, qui a démarré ce samedi 15 juin en Suisse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis de faire des propositions de paix à la Russie une fois qu'elles seront validées par la communauté internationale. Un deuxième sommet est déjà envisagé, avec une participation, cette fois-ci, d'une délégation russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, fort du soutien sans faille de dizaine de dirigeants réunis autour de lui en Suisse samedi, à l'occasion du premier sommet sur la paix en Ukraine, a promis de faire des propositions de paix à la Russie une fois qu'elles seront validées par la communauté internationale.
Le Kenya, l'Arabie saoudite et la Turquie ont déploré que la Russie, dont le président Vladimir Poutine a dénigré le sommet, n'ait pas d'ores et déjà été conviée en Suisse.
« Ce sommet aurait pu être davantage axé sur les résultats si l'autre partie au conflit, la Russie, était présente dans la salle », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan.
Mais la majorité des quelques 90 pays présents ont réitéré leur soutien à l'Ukraine et appelé à une « paix juste » fondée sur la charte des Nations unies.
LIRE AUSSI : En Suisse, deux jours de sommet pour la paix en Ukraine avec des ambitions mesurées
Préparer les discussions entre l'Ukraine et la Russie
« Lorsque le plan d'action sera sur la table, accepté par tous et transparent pour les peuples, alors il sera communiqué aux représentants de la Russie, afin que nous puissions vraiment mettre fin à la guerre », a promis Volodymyr Zelensky, à l'ouverture de ce sommet de deux jours aux ambitions mesurées en l'absence de Moscou et Pékin.
La présidente suisse Viola Amherd a appelé la communauté internationale à « préparer le terrain pour des discussions directes entre les parties belligérantes ».
Un deuxième sommet est déjà envisagé, auquel Kiev espère qu'une délégation russe participera.
« La prochaine conférence ne devrait absolument pas se dérouler sans la Russie. Nous devons parler à l'ennemi », estime la présidente slovène, Natasa Pirc Musar, comme d'autres pays.
Macron appelle à « élargir le cercle des pays » autour de la table des discussions
Et le président français Emmanuel Macron a appelé à « élargir le cercle des pays » autour de la table des discussions.
« L'Ukraine a indiqué qu'elle pensait que cette guerre devait se terminer par des négociations" et "cela inclut des négociations avec la Russie », a indiqué à des journalistes le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
« Maintenant, du point de vue de l'Ukraine, il s'agit d'abord d'être dans la meilleure position possible sur le champ de bataille afin d'être dans la meilleure position possible à la table des négociations », a-t-il ajouté.
« Ensemble, nous faisons le premier pas vers une paix juste », a dit le président ukrainien, ajoutant que « le monde est plus fort » que Vladimir Poutine.
« Beaucoup d'entre nous sont inquiets », déclare le président finlandais
Plusieurs dirigeants européens ont appelé les autres régions à prendre la mesure de l'invasion russe en Ukraine, lancée en février 2022.
« Il est très important pour nous les Occidentaux d'écouter les voix » qui soulignent qu' « il y a des guerres » ailleurs dans le monde qui « font rage », a expliqué le président finlandais Alexander Stubb.
« Vous devez aussi comprendre que beaucoup d'entre nous sont inquiets », a-t-il dit, rappelant que la Russie avait envahi son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Mais le président russe a de facto fixé vendredi la reddition de l'Ukraine comme condition pour des pourparlers. Des exigences rejetées par Kiev et ses alliés, à l'image samedi du président français : la paix en Ukraine ne peut « pas être une capitulation » de Kiev.
La déclaration finale en discussion
La réunion en Suisse se tient dans la station ultra-chic de Bürgenstock, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons.
La déclaration finale est en discussion. La Suisse a accédé à certaines demandes de Volodymyr Zelensky et de ses alliés, selon l'agence suisse Keystone-ATS, citant une source ukrainienne bien informée.
Les termes « agression russe » et « intégrité territoriale » de l'Ukraine seraient ainsi dans la dernière version du projet de déclaration.
Dimanche, trois sujets seront abordés en groupes de travail : sûreté nucléaire, liberté de navigation et sécurité alimentaire, et aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés en Russie.
Les Ukrainiens réclament le retour de près de 20 000 mineurs « déportés ou déplacés de force » en Russie.