Gouvernement. « Cette politique trop libérale, génératrice d’injustices sociales »
«En 2022, la jambe gauche d’Emmanuel Macron est restée inerte. ».
Courrier des lectrices et des lecteurs. « Il stigmatise les chômeurs, les malades, les étrangers, les retraités. Le résultat de cette politique trop libérale, génératrice d’injustices sociales, éloignée du quotidien des Français, risque de se voir dans les urnes, en juin, mais également à la présidentielle de 2027. […] Les voix des électeurs de gauche cette fois-ci ne se reporteront plus sur un candidat représentant les élites. »
Thierry Relet (Loire-Atlantique) :
«Ã‚ En 2017, profitant du fiasco de la politique menée par le gouvernement Hollande mais également des dissensions internes au sein de la droite, Monsieur Macron fut élu sur un programme qui se voulait rassembleur « ni de droite ni de gauche ». […]
Les mesures prises dès son arrivée à la tête de l’État prouvèrent que la politique qui serait menée serait bien libérale, voire ultralibérale. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le plafonnement des indemnités de licenciement, la baisse de certaines allocations en furent les plus emblématiques. Le ruissellement était en marche, les pauvres allaient bénéficier de l’enrichissement des privilégiés. […]
En 2022, le programme ne changea pas, le leitmotiv étant pour le candidat Macron de se poser en rempart de la démocratie face à l’extrême droite. Réélu grâce, encore une fois, au report des voix de gauche, il dut reconnaître être redevable à cette catégorie d’électeurs : « Ça m’oblige ». Pourtant, sa jambe gauche est restée inerte. 2023 sera l’année de la fameuse et si « indispensable » réforme des retraites, où l’expression d’une majorité d’opposants fut violemment réprimée dans la rue. […]. Enfin pour complaire aux électeurs les plus à droite, fut votée la loi sur l’immigration stigmatisant des populations déjà en grande partie touchées par la précarité.
Et soudain, en 2024, patatras. Le beau château de cartes s’écroule, le déficit est en hausse à 5,5 % du PIB. […] Malgré 100 milliards accordés aux plus riches via des baisses d’impôts et des niches fiscales, le déficit est abyssal, les services publics à l’agonie, des millions de travailleurs pauvres ne parviennent ni à se loger ni à se nourrir. […] Et pendant ce temps, les sondages donnent la droite extrême largement en tête aux européennes. […]
Pourtant, de vraies solutions existent. Avoir enfin le courage ou la lucidité de taxer les super profits et supers dividendes. D’autres pays ont commencé à le faire, tels l’Espagne, la Grèce, Le Royaume-Uni, l’Italie. Diminuer et mieux cibler les aides aux entreprises. Supprimer un certain nombre de niches fiscales et plus globalement remettre à plat la fiscalité […]
Pour l’instant, ce gouvernement composé en grande partie de technocrates issus des mêmes grandes écoles, passés par différents cabinets ministériels de couleurs politiques différentes, n’ayant que peu d’expérience de la vraie vie, ne remet pas en question sa politique. […] Et surtout ne semble pas avoir de vision à long terme. Il stigmatise les chômeurs, les malades, les étrangers, les retraités.
Le résultat de cette politique trop libérale, génératrice d’injustices sociales, éloignée du quotidien des Français, risque de se voir dans les urnes en juin mais également à la présidentielle de 2027. […] Les voix des électeurs de gauche cette fois-ci ne se reporteront plus sur un candidat représentant les élites. Si l’on veut éviter le pire, le gouvernement doit revoir en profondeur sa politique et son mode de fonctionnement pour renflouer les finances et apporter un peu plus de justice sociale. […] »