Après un premier tour réussi, l'Espagne se voit encore plus en favori de l'Euro

Vainqueurs de leurs trois matches de groupe, les Espagnols Aymeric Laporte, Daniel Carvajal, Alvaro Morata, Rodri, Robin Le Normand et Lamine Yamal abordent la suite de l'Euro avec une confiance au plus haut. (AUTISSIER JEAN BAPTISTE/L'Équipe)

La Roja, opposée dimanche en huitièmes de finale à la Géorgie, n'a pas peur de se présenter comme le favori de cet Euro, après son premier tour enthousiasmant. Trop vite ?

Les voyants sont tellement au vert que seuls quelques daltoniens pourraient s'inquiéter. L'Espagne est la seule équipe de cet Euro à avoir fait carton plein, la seule à n'avoir encaissé aucun but et elle affronte en 8es une Géorgie qu'elle a battue 10-2 en 2 rencontres de qualifications. Il n'en fallait pas beaucoup plus à l'environnement de la Roja pour déjà rêver en grand. Pas une conférence de presse sans qu'une question sur le statut de favori ne soit posée, et certains joueurs ne font même pas semblant de jouer les modestes.

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«Â Cela ne nous fait pas peur que les gens nous voient désormais comme favoris, a expliqué hier le latéral Alejandro Grimaldo. La réalité, c'est qu'il y a un mois, personne ne nous voyait là. Ce que l'on doit faire, c'est jouer notre jeu et oublier le reste. On est habitués à la pression. On a les idées claires, on est venus pour gagner cet Euro. »

Fernando Torres dresse un parallèle avec le sacre de 2008

Ancien international espagnol, Julio Salinas n'a pas hésité à lancer, dans une chronique pour le quotidien Mundo Deportivo : « Après ce 1er tour, il est très clair que l'Espagne est la favorite n° 1 pour le titre. Elle possède un entrejeu extraordinaire avec la présence de cracks comme Rodri, Fabian (Ruiz) ou Pedri, en plus d'une défense et d'un gardien infranchissables. »

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Les médias espagnols ont déjà sondé l'avis des champions d'Europe 2008, les seuls autres membres de la Roja à avoir gagné leurs 3 matches du 1er tour. Et le buteur de la finale Fernando Torres n'a pas non plus hésité à dresser un parallèle, dans Marca : « Il y a des similitudes, comme le manque de crédit avec lequel les deux équipes ont attaqué la compétition. Aussi bien les joueurs que le sélectionneur. Ensuite, avec le déroulement de la compétition, l'espoir s'est emparé du pays, aussi bien chez les supporters que dans les médias. »

Autre champion d'Europe, David Villa s'enthousiasmait : « Je crois qu'ils peuvent aller loin et je ne le dis pas parce que c'est le coeur qui parle. Les gars nous rendent fiers par la façon dont ils jouent. J'ai beaucoup d'espoir qu'ils puissent ramener un nouvel Euro. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la réalité, ils sont ceux qui ont produit les meilleures choses jusqu'ici. »

Ce concert de louanges, Luis De La Fuente le voit plutôt d'un bon oeil mais prévenait, après le succès contre l'Albanie (1-0) : « Nous avons beaucoup d'espoir et d'ambition mais nous avons les pieds sur terre. Nous utilisons cet espoir pour aller de l'avant mais cela ne garantit rien. » Le sélectionneur sait sans doute que depuis le titre de 2012, la Roja n'a plus gagné un match de phase à élimination directe dans le temps réglementaire. Éliminée au premier tour du Mondial 2014, elle avait été sortie en huitièmes à l'Euro 2016 et lors des Coupes du monde 2018 et 2022. Et pour atteindre les demies en 2021, elle avait dû passer par la prolongation pour battre la Croatie (5-3) et les tirs au but pour éliminer la Suisse (1-1, 1-3 aux t.a.b.). Avec son style plus vertical et moins ronronnant, peut-elle mettre fin à cette série ? Ils sont en tout cas nombreux à y croire fermement.