Avec moins de 30 % des votes exprimés, le Rassemblement national est-il finalement plus bas qu’annoncé ?
Dans un bureau de vote de Nieppe (Nord), le 30 juin.
Alors que les résultats officiels du ministère de l’Intérieur sont tombés, nombreux électeurs de gauche tentaient ce lundi 1er juillet de se consoler en notant que le Rassemblement national fait finalement moins de 30 % des votes (29,25 %), et qu’il est talonné par le Nouveau Front populaire (27,99 %). Soit un écart de 402 616 voix et 1,26 %.
Ce pourcentage du RN ne comptabilise pas les 3,90 % des voix accordées à l’Union de l’extrême droite, la terminologie choisie par le ministère de l’Intérieur pour désigner les LR fidèles à Eric Ciotti dans son alliance avec le Rassemblement national. Grâce à ce contrat, le patron renégat de LR et ses alliés de droite ont pu se présenter sans candidat RN face à eux.
Cette alliance des droites extrêmes fait 33,15 % des bulletins exprimés. Soit un écart avec l’union de la gauche nettement plus marqué de 5,16 %.
Plusieurs sondages donnaient le bloc autour de Jordan Bardella à 37 %
Pour autant, il est aussi exact qu’au cours des semaines qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale et la campagne des législatives, plusieurs sondages ont eu tendance à surévaluer le RN (ou son alliance avec la droite d’Eric Ciotti).
A partir du 17 juin et du début de la campagne électorale officielle en vue du premier tour, les instituts de sondage ont commencé à exprimer les intentions de vote de l’alliance avec les «ciottistes». Parmi la vingtaine de sondages documentés par le Huffington Post, la Commission des sondages ou encore Wikipédia, on constate que les instituts de sondages ont estimé que le pacte passé entre le RN et ses alliés leur permettrait d’obtenir entre 32 % (Cluster 17 du 21 juin) et 37 % des intentions de vote.
Le RN parfois surestimés à près de 5 %
Cinq sondages ont placé l’union des droites extrêmes à 37 %. Donnant l’occasion à certains médias comme les Echos d’estimer le 28 juin «le RN plus fort que jamais». Le journal se fiait alors à un sondage Opinion Way, qui comptabilisait le bloc d’extrême droite à 37 %.
Par trois fois (24 juin, 26 juin et 28 juin), l’institut Harris Interactive a également estimé l’union de Bardella avec ses partenaires de droite à 37 %. Le parti de Marine Le Pen, seul, était même donné à 34 % des intentions de vote, soit près de 5 % de plus que son résultat final, lors des deux dernières vagues de sondages. A deux semaines du premier tour, le 17 juin, Ifop estimait également ce bloc à 37 % (33 % RN pour le RN et 4 % pour les LR soutenus par Eric Ciotti).