Législatives: "Honte à eux", Eric Coquerel cible les macronistes qui ne se retirent pas au 2e tour
Réélu député en Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel (LFI) dénonce ce lundi sur RMC le maintien de certains candidats Ensemble au second tour des législatives.
Avec 65,28% des voix, le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel (Nouveau Front populaire) a décroché un nouveau mandat dès le premier tour des législatives ce dimanche. Et il croit à la possibilité pour l’alliance de gauche de sortir victorieuse après le second tour. "On se bat d’abord pour que le Nouveau Front populaire ait la majorité absolue, parce qu’il a un programme qui peut changer le pays, assure-t-il dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story. C’est le meilleur moyen pour que le RN n’ait pas la majorité absolue."
Eric Coquerel
Le membre de La France insoumise mise sur une participation encore plus forte dimanche prochain. "Dans 406 circonscriptions, nous sommes au deuxième tour. Je vois qu’on est en tête dans 121 circonscriptions. Il y a eu certes une participation extraordinaire, y compris dans les circonscriptions populaires. Dans la mienne, rendez-vous compte, je double mon nombre de voix par rapport à 2022. Mais il y a encore une marge (de participation), à mon avis", estime-t-il.
Loïc Signor, du camp présidentiel, se maintient face à Louis Boyard
Pour renverser la tendance, favorable au RN, Eric Coquerel compte aussi sur les électeurs de la majorité présidentielle sortante. "Je dis maintenant aux Français qu’ils ont le choix entre un projet anti-républicain, raciste, du RN, ou un projet social, écologique et profondément démocratique, du Nouveau Front populaire. Il y a au moins une force qui est défaite après le premier tour, c’est le camp macroniste. Gabriel Attal ne sera plus Premier ministre dans quelques jours", souligne le député LFI, qui cible les candidats Ensemble qui ne veulent pas se retirer au second tour. Comme Loïc Signor, dans la 3e circonscription du Val-de-Marne, où Louis Boyard (NFP) est arrivé en tête au premier tour devant le RN-LR Arnaud Barbotin.
"Il fait partie de ces gens à qui ça ne pose pas de problème de cohabiter avec le RN et qu’il ait la majorité absolue, tacle Eric Coquerel. Ils préfèrent que le RN ait la majorité absolue plutôt que de voir la gauche l’emporter. Dans les années 1930, on disait ‘plutôt Hitler que le Front populaire’. Toute proportion gardée, c’est un peu la même logique. Leur principal adversaire, c’est ce que nous représentons, c’est-à-dire une rupture avec leur politique qui a avantagé les riches comme jamais dans ce pays, qui a été celle de la casse sociale, de la disparition des services publics. Nous proposons une alternative. Et en fait, ils préfèrent que le RN ait la majorité absolue. Je dirais honte à eux, dans un moment historique pour le pays. Nous, nous avons fait un choix clair. Notre adversaire, c’est la force raciste que représente le RN. J’espère que, d’ici la fin de la semaine, on reprendra ses esprits du côté du camp macroniste."
Un candidat LFI se retire au profit d’Elisabeth Borne
A l’inverse, le Nouveau Front populaire retire ses candidats arrivés en troisième position dans les circonscriptions où le RN est en capacité de s’imposer. Notamment dans le Calvados, avec le retrait de Noé Gauchard (LFI) au profit de l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne (Ensemble). "Il s’est retiré, confirme Eric Coquerel. Pour que le RN n’ait pas la majorité absolue, il ne faut pas le mettre en capacité de l’avoir. Dans cette circonscription, par exemple, je préfère qu’une députée comme Madame Borne soit élue, car ils ne peuvent plus être majoritaires et ils ne peuvent plus gouverner le pays, plutôt que le RN ait une voix en plus. C’est une manière de faire barrage mais aussi d’empêcher que le RN ait la majorité absolue, pour permettre que nous l’ayons. A tout niveau, d’un point de vue démocratique mais aussi politique, c’est le choix que nous devons faire."