Législatives 2024 : en cas de victoire, le RN pourrait gagner beaucoup d’argent (aux dépens du camp macroniste)
Législatives 2024 : en cas de victoire, le RN pourrait gagner beaucoup d’argent (aux dépens du camp macroniste)
Derrière le possible triomphe électoral, le pactole financier. Largement favori des législatives anticipées, le Rassemblement national (RN) a de fortes chances, si les sondages se confirment dans les urnes, de voir doubler son financement public de 10 à 20 millions d’euros par an, au détriment de la majorité macroniste sortante.
La victoire annoncée de l’extrême droite va se traduire par une hausse conséquente de l’aide publique versée au RN, comme le prévoit la loi de 1988 sur la transparence de la vie politique. Les partis, qui reçoivent aussi des dons et des cotisations, se partagent actuellement 66 millions d’euros par an, versés par l’Etat en fonction des résultats des dernières législatives.
Une petite moitié de cette enveloppe (environ 32 millions) dépend du nombre de voix obtenues au premier tour. Or le RN et ses alliés sont crédités de 36 % à 37 % des intentions de vote. En retranchant les candidats investis par Eric Ciotti, ceux du parti de Jordan Bardella totalisent encore un tiers des suffrages.
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Avec 50 millions d’électeurs inscrits et une participation attendue à 66 %, soit 33 millions de votants, le RN pourrait donc cumuler 10 à 11 millions de voix dimanche soir et empocher, à ce titre, autant d’euros chaque année à partir de 2025.
Le RN pénalisé pour non-respect de la parité
La somme exacte dépendra du nombre de bulletins blancs ou nuls, ainsi que des listes ne dépassant pas 1 % dans au moins 50 circonscriptions, qui ne sont pas prises en compte pour le calcul de l’aide publique. Soit près d’un vote sur dix aux législatives de 2022, ce qui favorise mécaniquement les gros partis.
En sens inverse, le RN sera pénalisé au nom de la parité, pour avoir comme d’autres formations, investi davantage d’hommes que de femmes, ce qui devrait le priver selon les règles en vigueur d’un peu plus de 8 % de sa subvention.
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Au bout du compte, le parti à la flamme pourrait compter sur une manne annuelle de 9,5 à 11 millions d’euros pour ce premier volet du financement public, contre 6,8 millions ces deux dernières années.
Entre 7 et 10 millions d’euros en plus grâce à ces parlementaires
Une somme à laquelle s’ajoutera la deuxième moitié du financement par l’Etat (environ 34 millions) qui découle du nombre d’élus au Parlement. Chacun des 925 députés et sénateurs rapporte ainsi un peu plus de 37 000 euros par an au mouvement auquel il est rattaché. Avec ses 91 parlementaires actuels, le RN était déjà assuré d’encaisser près de 3,4 millions chaque année.
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Les projections des instituts de sondages lui en promettent au moins 200, ce qui ferait bondir le montant à 7,4 millions. Le jackpot atteindrait même 9,3 millions avec une fourchette haute de 250 sièges, voire 10,7 millions dans l’hypothèse d’une majorité absolue de 289 députés.
Au total, le financement public du RN pourrait passer d’un peu plus de 10 millions d’euros cette année à au moins 17 millions l’an prochain, voire plus de 20 millions en cas de large victoire.
La gauche unie se sauverait, le camp présidentiel s’écroulerait
Ce gain se fera forcément aux dépens du perdant annoncé des législatives : le camp présidentiel, crédité de 20 % à 21 % des suffrages, soit 6,5 à 7 millions de voix, et de 80 à 120 sièges contre 250 dans l’Assemblée sortante (et 40 sénateurs).
La coalition « Ensemble pour la majorité présidentielle » risque ainsi de voir son financement fondre entre 11 et 13 millions d’euros l’an prochain, voire moins avec la « modulation parité », contre 19,5 millions cette année.
En revanche, la gauche unie sous la bannière du « Nouveau Front populaire » devrait engranger quelques millions supplémentaires, avec 28 % à 29 % d’intentions de vote soit 9 à 9,5 millions de voix, et des projections qui lui attribuent jusqu’à 200 sièges contre 150 sortants (et une centaine de sénateurs).
Ce qui pourrait se traduire par une enveloppe globale de plus de 20 millions d’euros (répartis entre LFI, PS, EELV et PCF) contre un peu moins de 18 millions actuellement.