Quel avenir pour le Planning familial si le Rassemblement national est élu ? La réponse de Jordan Bardella

Quel avenir pour le Planning familial si le Rassemblement national est élu ? La réponse de Jordan Bardella

Programmes, visions, intentions… A quelques jours des législatives, Femme Actuelle est allée à la rencontre des représentant.e.s des principales formations politiques en lice. Quelles sont leurs propositions en matière de droit des femmes ? En quoi ces hommes et femmes croient-ils ? Aurore Bergé (Ensemble), Jordan Bardella (Le Rassemblement National) ou encore Marine Tondelier (Le Nouveau Front Populaire) répondent aux questions de nos journalistes.

"Si je suis Premier ministre dans quelques jours, je ne toucherai pas aux financements d'associations qui aident les femmes", nous a déclaré Jordan Bardella, président du Rassemblement national. Convaincu, il assure même vouloir le faire en dépit de ce que peuvent penser certaines associations à son égard, ou celui de son parti. "Il y a des associations qui ont parfois des prises de position qui peuvent être dures [...] de manière injuste et s'appuyant par là sur des caricatures", a-t-il poursuivi avant d'assurer respecter "les Français qui n'ont pas [sa] sensibilité". À travers ces mots, nous comprenons alors que Jordan Bardella entend protéger les femmes et les dispositifs qui prennent soin d'elles, tels que le Planning familial.

Jordan Bardella affirme ne jamais remettre en cause "de financements" pour aider les femmes

Au cours de notre interview, Jordan Bardella assure donc prévoir d'accompagner les femmes "qui parfois se sentent seules" et "qui n'osent pas parler d'un certain nombre de choses à leurs parents". Il déclare : "Je ne remettrai jamais en cause de financements ou de subventions pour des structures qui sont essentielles aujourd'hui, qui ont des vocations sociales [...] qui accompagnent les femmes". Pour cela, "évidemment je sanctuariserai ce type de financements", a-t-il ajouté.

Pourtant, en ce qui concerne les droits des femmes, aucune ligne n'apparaît clairement dans le programme du Rassemblement national. De quoi renforcer les craintes et inquiétudes des associations féministes, en cas de victoire du parti lors des élections législatives. Le 10 juin 2024, la Fondation des femmes indiquait notamment que "la menace du Rassemblement national au pouvoir est effrayante pour les droits des femmes dans son ensemble. Dans tous les pays du monde ou l’extrême droite est au pouvoir, les droits des femmes, des minorités et des plus vulnérables sont ciblés".

Quid du droit à l'avortement ?

Si Jordan Bardella nous a donc assuré qu'il ne retirerait aucun moyens aux associations telles que le Planning familial, qu'en est-il réellement des autres mesures ? Interrogé sur le droit à l'avortement, il nous a assuré être "favorable à la constitutionnalisation de l’IVG" et "refuse qu’une seule femme en France puisse craindre qu’un jour l’un de ses droits, à commencer par le droit de disposer de son propre corps, soit remis en cause".

Pourtant, après analyse des votes du Rassemblement national, la question se pose. Si 46 des 88 députés RN ont bien voté pour la constitutionnalisation de l’IVG, le 4 mars 2024, l'ensemble des députés, sauf un qui avait voté contre, s'était abstenu ou était absent lors du vote de l’introduction du droit à l’avortement dans la charte européenne des droits fondamentaux, le 11 avril 2024.

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