Rachat de « Marianne » : négociations suspendues entre le groupe CMI de Daniel Kretinsky et le milliardaire Pierre-Edouard Stérin
Rachat de « Marianne » : négociations suspendues entre le groupe CMI de Daniel Kretinsky et le milliardaire Pierre-Edouard Stérin
C’était un rachat qui avait suscité de vives réactions. Le groupe CMI du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et Pierre-Edouard Stérin« ont décidé d’un commun accord de suspendre leurs discussions sur la cession de “Marianne” », a annoncé à l’AFP le groupe de presse du milliardaire tchèque, le 28 juin. Les deux parties avaient annoncé être en « négociation exclusive » le 14 mai dernier.
«В Ils se retrouveront le 21В juillet pour statuer dГ©finitivement sur le sort de ces discussionsВ В», a prГ©cisГ© CMI France au premier jour d’une grГЁve de la rГ©daction du magazine contre une cession Г Pierre-Edouard StГ©rin en raison de ses possibles liens avec le Rassemblement national (RN) avancГ©s dans la presse.
Jeudi, la rédaction de Marianne a voté massivement pour une grève reconductible de 24 heures après s’être opposée au rachat de l’hebdomadaire par le milliardaire conservateur français, au lendemain d’un article du « Monde » affirmant qu’il avait des accointances politiques avec le RN.
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«В Ce qui apparaissait comme un engagement idГ©ologique individuel se rГ©vГЁle ГЄtre une entreprise partisaneВ В», a estimГ© jeudi dans un communiquГ© la SociГ©tГ© des rГ©dacteurs de Marianne (SRM).
Twitter - Société des rédacteurs de Marianne on Twitter / X
Elle a demandé à l’actionnaire actuel, le groupe CMI du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, de « se mettre en quête de nouveaux acquéreurs en mesure d’assurer l’indépendance éditoriale de “Marianne” et la pérennité économique du titre ».
Un premier vote favorable
La rédaction a ainsi fait volte-face par rapport à un premier vote intervenu avant l’article du « Monde ». Le 21 juin, elle avait décidé à 60,3 % de ne pas s’opposer au rachat du titre par. Pierre-Edouard Stérin, en négociations exclusives depuis mi-mai avec CMI France.
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Lors de ce premier vote, la rédaction estimait avoir obtenu des avancées sur « les garanties d’indépendance » proposées par le milliardaire, catholique conservateur, et libéral sur le plan économique.
Dans le projet de Pierre-Edouard Stérin, l’ancien ministre et entrepreneur Arnaud Montebourg était pressenti pour présider le futur conseil d’administration de l’hebdomadaire. Son profil de gauche souverainiste semblait correspondre à la ligne éditoriale de « Marianne », dont la directrice de la rédaction est Natacha Polony.
Parallèlement aux négociations exclusives avec Pierre-Edouard Stérin, un challenger a fait une autre offre de reprise pour « Marianne » : l’entrepreneur Jean-Martial Lefranc, 62 ans, qui a fait carrière dans les jeux vidéo et avait repris le groupe de presse jeunesse Fleurus en 2009. Mais le montant de son offre, de 5 millions d’euros, est toutefois jugé insuffisant pour racheter et redresser « Marianne », selon des sources internes.