Retraite : la plupart des Français ignorent qu'ils peuvent travailler 2 ans de moins sans perdre d'argent
Être à la retraite à 62 ans et à taux plein ? C'est possible ! Voici comment partir deux ans avant l'âge légal sans perdre d'argent.
Retraite : la plupart des Français ignorent qu'ils peuvent travailler 2 ans de moins sans perdre d'argent
Être à la retraite à 62 ans et à taux plein ? C'est possible ! Voici comment partir deux ans avant l'âge légal sans perdre d'argent.
Depuis la réforme de 2023, l'âge légal de départ à la retraite est désormais fixé à 64 ans. Toutefois, bien que de nombreux Français ne le sachent pas, il existe des conditions particulières qui peuvent leur permettre de partir à la retraite de manière anticipée, dès l'âge de 62 ans, sans pour autant subir de décote, notamment en cas d'inaptitude au travail.
Selon l'article L. 351-7 du Code de la Sécurité sociale, un travailleur est considéré comme inapte au travail s'il se retrouve dans l'incapacité de pouvoir exercer son activité professionnelle en raison de son état de santé, que celui-ci soit physique ou mental. À noter cependant que pour être considéré comme inapte, ce travailleur doit être diagnostiqué avec au moins 50 % d'incapacité.
Une retraite anticipée à taux plein, c'est possible sous certaines conditions
Les personnes exerçant des professions à forte pénibilité, comme les travailleurs du bâtiment, de la manutention ou encore ceux exerçant un métier à risques, avec des gestes répétitifs ou même les travailleurs de nuit ou en équipes successives alternantes, sont les principales concernées. En cas d'inaptitude avérée et constatée, le montant de la retraite des personnes concernées s'élève alors à 733,03 euros brut minimum par mois en 2024, cela correspond au minimum contributif.
Selon les propos de Manon Carlési, co-responsable de l'offre Transition Emploi Retraite chez Mercer France, repris dans un article du journal Le Figaro Emploi, il existe deux catégories d'inaptitudes bien distinctes : "Soit la personne est médicalement reconnue comme inapte, car elle a consulté son médecin traitant ou un médecin du travail. Soit elle est présumée inapte''.
Les démarches pour une retraite anticipée
Si la personne est reconnue comme inapte par le corps médical, le professionnel de santé remplit alors une fiche d'inaptitude. Celle-ci doit ensuite être envoyée à la caisse de retraite afin de faire sa demande anticipée de départ. Attention, la mention "demande de retraite anticipée" doit impérativement être cocher avant d'envoyer le formulaire.
Pour pouvoir prétendre à un départ à la retraite à 62 ans, l'envoi de la fiche d'inaptitude doit idéalement être effectué au plus tard à l'âge de 61 ans et demi. C'est ensuite au médecin conseil de l'organisme de retraite qu'il revient, après étude du dossier, la décision de valider ou non la demande. Manon Carlési souligne : "Celui-ci donnera son aval ou cherchera à poursuivre ses recherches, par exemple en organisant une consultation médicale avec l'assuré".
Une retraite automatique à 62 ans
En revanche, pour les personnes présumées inaptes, c'est-à-dire celles dont l'inaptitude est d'ores et déjà reconnue comme les travailleurs qui bénéficient déjà d'une pension d'invalidité ou de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH), dans ce cas, aucun contrôle médical n'est demandé. Leurs aides se transforment ainsi soit sur demande, soit automatiquement en pension de retraite dès l'âge de 62 ans.
Manon Carlési précise : "Il existe trois niveaux d'invalidité, déterminés par le médecin conseil de la CPAM : ceux qui peuvent encore travailler, mais dont la capacité de travail est réduite d'au moins 66%, ceux qui ne peuvent plus travailler et ceux qui ne peuvent plus travailler et qui ont besoin de l'assistance d'une tierce personne dans leur vie quotidienne".
Dans tous les cas, que la personne soit présumée inapte ou reconnue comme inapte, la décision pour un départ anticipé à la retraite revient toujours au médecin conseil de l'organisme de retraite. Enfin, selon Manon Carlési, depuis la réforme des retraites de 2023, "une recrudescence du nombre de demandes de retraite pour inaptitude pourrait être observée".