Euro 2024. Ennui, sensation géorgienne, Croatie décevante… Que retenir de la phase de poules ?
Lamine Yamal incarne ce changement d’identité de l’Espagne dans le jeu.
La phase de poules de l’Euro 2024 (14 juin - 14 juillet) s’est achevée ce mercredi 26 juin. Hormis la Croatie, aucun favori ne s’est fait surprendre mais tous n’ont pas rassuré. D’autres ont marqué leur histoire, comme la Slovénie qualifiée pour la première fois en huitièmes de finale.
L’Euro 2024 « est un marathon », disait Didier Deschamps avant le début de la compétition en Allemagne, le 14 juin dernier. Fallait-il encore ne pas rater son départ pour pouvoir sortir de la phase de poules, qui s’est achevée ce mercredi 26 juin avec les dernières rencontres du groupe E et F.
Entre l’ennui du jeu proposé par certaines nations, la sensation provoquée par la Géorgie… Que faut-il retenir de cette première partie de l’Euro ?
L’Espagne, le changement lui fait du bien
C’est sans doute l’équipe la plus impressionnante depuis le début de cet Euro 2024. L’Espagne est la seule formation à avoir réalisé le carton plein avec neuf points. Une démonstration contre la Croatie (3-0), un match maîtrisé face à l’Italie (1-0) et une victoire contre l’Albanie avec une équipe B (1-0). La Roja est la seule à ne pas avoir encaissé de but. D’habitude intransigeante avec la possession du ballon, l’Espagne a entamé une mue surprenante en laissant l’adversaire faire le jeu.
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Avec la victoire contre la Croatie, il fallait remonter à la finale de l’Euro 2008 pour voir une Espagne dominée dans la tenue du ballon. Luis de la Fuente a réussi sa première mission, celle de modifier un ADN qui ne fonctionnait plus ces dernières années. Aujourd’hui, cette Espagne est plus verticale, grâce aux apports de Nico Williams et Lamine Yamal sur les côtés, ce qui lui permet de faire planer le danger. Pour son bien, elle a changé. Pour le meilleur, il faudra être capable de maintenir ce principe dans une rencontre à élimination directe.
La Croatie, nouveau raté
Dans ce même groupe, cet Euro 2024 marque vraisemblablement un tournant dans l’histoire de la Croatie. Cette élimination dès le premier tour (3e, 2 points) ressemble à un crépuscule pour la génération de Luka Modric et Ivan Perisic. Les rencontres des hommes de Zlatko Dalic n’ont fait que renforcer cette impression de lenteur.
Brozovic (31 ans) et Kovacic (30 ans) ont peut-être encore une compétition dans les jambes. Reste à savoir ce que Luka Modric (38 ans) s’apprête à faire. Malgré tout son talent, le milieu du Real Madrid, où il est devenu remplaçant, n’a plus les mêmes jambes. D’autres joueurs historiques de cette sélection, Kramaric (33 ans), Perisic (35 ans), Budomir (32 ans) et Vida (35 ans) pourraient aussi avoir la même réflexion.
Certes, la Croatie paie cher ce but encaissé dans les derniers instants contre l’Italie, mais les Croates devront se poser les bonnes questions avant le Mondial 2026.
De son côté, l’Italie, championne d’Europe en titre, n’a plus non plus été extraordinaire. La presse italienne s’est toutefois réjouie de se retrouver dans la partie de tableau où ne sont pas l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal et la France.
France et Angleterre, la qualif et l’ennui
Ce sont les deux sélections les plus attendues dans cet Euro 2024. La France, finaliste de la Coupe du monde 2022 et l’Angleterre, finaliste de l’Euro 2021, ont beaucoup de choses en commun. Un vivier exceptionnel, des attentes extrêmement élevées mais énormément de questions autour de leur performance.
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Les Français ont manqué de réussite dans le dernier geste, ce qui leur a coûté la première place du groupe. Un mauvais coup qui place les Bleus dans une partie de tableau très difficile où figurent l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal. Dès les huitièmes de finale, les joueurs de Didier Deschamps retrouveront la Belgique.
De son côté, l’Angleterre a réussi sa mission : la première place du groupe. C’est à peu près tout ce qu’il y a à retenir de cette sélection. Car la bande à Gareth Southgate a affiché un niveau de jeu très pauvre, avec en point d’orgue, ce 0-0 soporifique face à la Slovénie. Soporifique mais historique.
Cette Slovénie s’est montrée courageuse pour conserver le nul contre l’Angleterre. Certes, Jude Bellingham et ses partenaires n’auront pas fait grand-chose pour inquiéter Jan Oblak et les siens qui vont goûter pour la première fois de leur histoire à l’excitation d’un match à élimination directe. Un véritable exploit pour ce petit pays de seulement 2 millions d’habitants.
L’Allemagne a besoin d’une confirmation
Chez elle, l’Allemagne n’aura pas du tout tremblé pour se hisser en 8es de finale. Une première victoire contre une très faible équipe d’Écosse, une autre contre la Hongrie, qui lui ont permis d’être la première nation qualifiée. Le match nul contre la Suisse, où l’Allemagne a égalisé en fin de match, est vécu comme un petit coup d’arrêt.
Il en faudra plus pour saboter la confiance engrangée, il en faudra plus aussi face au Danemark pour filer en quart de finale. Sans rayonner mais avec un niveau moyen plus élevé que les dernières années, les Allemands peuvent compter sur le duo Jamal Musiala - Florian Wirtz, mais aussi sur son métronome Toni Kroos, pour porter les espoirs d’une nation habituée à se gaver de trophées internationaux.
La Géorgie, la sensation
C’est la sensation de cet Euro en Allemagne. Avec une victoire surprise contre les Portugais lors de la dernière journée du groupe F (2-0), les Géorgiens emmenés par le Français Willy Sagnol se sont qualifiés pour la phase finale.
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Pour rappel, cette sélection dispute sa toute première compétition européenne et était loin de s’imaginer un tel exploit dès sa première participation. Mais emmenés par ses stars comme Khvicha Kvaratskhelia ou encore Georges Mikautadze, les joueurs ont décroché ce billet à l’issue d’un beau parcours, avec un match nul et une victoire, malgré une défaite inaugurale contre la Turquie (1-3).