“Nous restons sur un combat entre nationaux et mondialistes” : Marine Le Pen ne croit pas au retour du clivage gauche/droite
“Nous restons sur un combat entre nationaux et mondialistes” : Marine Le Pen ne croit pas au retour du clivage gauche/droite
L’ancienne candidate RN à la présidentielle a accordé un entretien à nos confrères du Figaro dans lequel elle exprime sa vision du nouveau paysage politique français en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
La députée sortante du Pas-de-Calais ne croit pas à un retour du clivage gauche/droite. « L’existence d’une alliance avec une partie de LR ne fait pas du RN un parti de droite » a-t-elle assuré. « Le RN est un parti patriote dont l’objectif est de ne pas se laisser enfermer dans une catégorie, qu’elle soit de droite ou de gauche ».
Pour Marine Le Pen, la dualité se situe plutôt entre ceux qu’elle appelle les « nationaux » et les « internationalo-mondialistes ». Elle définit les « nationaux » comme ceux qui considèrent que « la nation est essentielle dans toutes ses prérogatives », et qu’elle oppose aux « internationalo-mondialistes » qui considèrent « qu’il ne doit pas exister de frontières, que le monde entier doit pouvoir venir en France et bénéficier de notre système ».
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La Nupes II, une « abomination »
À la question de savoir qui est son principal adversaire politique entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen est claire : « je ne mets pas les deux blocs sur un pied d’égalité ».
« Il est Г©vident que l’abomination pour le pays, c’est la Nupes II ... C’est l’islamo-gauchisme qui prГґne de maniГЁre presque assumГ©e la disparition de l’ensemble de nos libertГ©s В».
Elle juge Macron « plus subtil » mais peint tout de même un bilan obscur de ses mandats présidentiels. « Lui nous laisse un pays en ruine où l’ensemble des moyens des services publics est détruit. L’immigration est hors de contrôle, l’insécurité détruit la paix civile. Les deux sont dangereux, mais il est évident que la lutte prioritaire, qui nécessite que tout le monde se rassemble, est contre le bloc islamo-gauchiste ».
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Une cohabitation
Ce n’est pas pour autant que la cheffe de file du RN appellera à la démission du président en cas de large victoire de son camp aux législatives : « je suis respectueuse des institutions, je n’appelle pas au chaos institutionnel. Il y aura simplement une cohabitation ».
Si Jordan Bardella venait à investir les bureaux de Matignon après le 7 juillet, Marine Le Pen, elle, annonce qu’elle restera la présidente du groupe majoritaire du gouvernement, et que son bloc tentera d’instituer le plus de mesures possibles dans le cadre d’« un gouvernement de cohabitation ».
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En ce qui concerne les deux principaux chevaux de bataille du RN, à savoir la sécurité et l’immigration, elle assure que « la suppression du droit du sol, la suppression des allocations familiales pour les parents d’enfants délinquants, la suppression des peines aménagées et des réductions de peines pour les atteintes aux personnes condamnées à plus de six mois de prison ferme » resteront une priorité