Législatives : Adrien Quatennens officiellement investi par LFI, Raquel Garrido et Alexis Corbières écartés
Le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, a été investi vendredi soir par La France insoumise. LP / Olivier Corsan
Le député du Nord Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, a été investi vendredi soir par La France insoumise, à l’inverse de figures historiques du parti comme Alexis Corbière, Raquel Garrido ou Danielle Simonnet, qui n’ont pas été reconduites, a annoncé leur mouvement.
Le cas de M. Quatennens, député sortant de la 1ere circonscription du Nord, faisait débat parmi les partenaires de LFI à gauche. Mais ce fidèle du leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon figure bien dans la liste des 230 investitures fournie par son parti, quelques heures après la conclusion d’un accord à gauche, notamment avec le Parti socialiste, EELV ou le PCF, en vue du scrutin des 30 juin et 7 juillet.
«Ã‚ Ã€ toutes celles et ceux qui s’opposeraient ou douteraient de la pertinence de ma candidature, sachez que je vous comprends. J’espère pouvoir, humblement, et par mes actions, regagner votre confiance », a réagi M. Quatennens par communiqué.
« La honte »
Mme Simonnet, élue à Paris, ainsi que Mme Garrido et M. Corbière, députés de Seine-Saint-Denis, incarnent des voix discordantes au sein de LFI : « on me fait payer le crime de lèse-Mélenchon », a ainsi protesté Raquel Garrido sur X vendredi soir.
De son côté, toujours sur X, Alexis Corbière a dénoncé « une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne ». Qualifiant cette décision de « honte », le député de la 7e de la Seine-Saint-Denis a tout de même précisé qu’il continuait de soutenir le Nouveau Front populaire qui vient de voir le jour.
Quant à Dominique Simonet, elle évoque pour sa part « une purge » au sein des Insoumis, alors que « l’extrême droite est à nos portes ».
Clémentine Autain est bien présente
À l’automne dernier, le couple Corbière-Garrido à la ville, avait été sanctionné par la direction de LFI pour avoir critiqué le monde de fonctionnement interne du parti. « J’ai osé dénoncer la communication masculiniste d’Adrien Quatennens orchestrée par Sophia Chikirou et soutenue par Jean-Luc Mélenchon », « j’ai défendu l’unité de la Nupes, du mouvement syndical, et de LFI pendant le grand mouvement des retraites alors que la direction de La France insoumise ne faisait que cliver », avait-elle déclaré au moment de sa mise en retrait imposée.
Elle aussi très critique à l’égard du fonctionnement de La France insoumise, Clémente Autain - qui avait déclaré au moment de la sanction contre Raquel Garrido : « Le parti ne se renforce pas en s’épurant. La logique qui sous-tend tout cela, c’est l’idée que le clan irait avant le mouvement », en référence à Jean-Luc Mélenchon et ses proches - est elle, a contrario, bien présente dans la liste des candidats investis pour les législatives.
« Vous préférez un homme qui frappe sa femme »
Le député LFI François Ruffin s’est ému du sort de ses collègues : « Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous ».
Les députés LFI sortants Hendrik Davi (Bouches-du-Rhône) et Frédéric Mathieu (Ille-et-Vilaine) n’ont pas non plus été investis. M. Davi a évoqué un manque de « décence » dans cette décision.