Le Conseil de Paris demande à faire diminuer la hauteur de la tour Triangle
Par 85 voix, le Conseil de Paris a adopté mercredi 22 mai, un vœu pour que la ville "mette en œuvre tous les moyens nécessaires pour faire évoluer le projet de la tour Triangle, notamment en diminuant sa hauteur et en augmentant la part de logements".
Projet de tour Triangle à Paris
"C'est une histoire de perdre du temps puisque le sujet est derrière nous depuis longtemps", commentait Emmanuel Grégoire mardi 21 mai au sujet de la Tour triangle à BFM Paris Île-de-France. Mal lui en a pris, puisque l'exécutif municipal s'est vu infliger un revers, a minima symbolique, mercredi 22 mai soir par le Conseil de Paris qui a réclamé que le projet soit à nouveau retravaillé.
Le Conseil de Paris a adopté un vœu porté par un élu écologiste par 85 voix, dont celles des quatre groupes d'opposition (LR et apparentés pro et anti-Dati, MoDem, Renaissance et Horizons) contre 63 (PS et PCF). Les mêmes groupes s'étaient déjà alliés en novembre 2021, en vain, pour demander l'abandon du projet.
Le vœu, élément non-contraignant, présenté par l'écologiste Emile Meunier, demande que la ville de Paris "mette en œuvre tous les moyens nécessaires pour faire évoluer le projet de la tour Triangle, notamment en diminuant sa hauteur et en augmentant la part de logements".
Une "absurdité écologique"
En construction depuis février 2022 dans le 15e arrondissement de Paris au niveau de la porte de Versailles, pour un coût annoncé à l'époque de 660 millions d'euros, la tour Triangle compte actuellement 7 étages sur les 42 prévus. Prévue essentiellement pour des bureaux, elle doit devenir en 2026, avec 180 mètres de hauteur, le troisième plus haut bâtiment de la capitale, après les tours Eiffel et Montparnasse. Le projet, lancé en 2008, a été validé en 2015 sous le premier mandat d'Anne Hidalgo malgré l'opposition des écologistes.
"Personne d'un peu orgueilleux sur l'écologie ne pourra aller décemment à son inauguration", a tancé Emile Meunier, dénonçant une "absurdité écologique". L'élu a demandé la remise à plat du projet et suggéré de le réorienter en "plus grands jardins suspendus depuis Babylone" sur le modèle du "Ground Zero" de New York.
Le premier adjoint Emmanuel Grégoire a rejeté un vœu "impossible à mettre en œuvre". Une réduction de la taille de la tour "ne pourrait procéder que du titulaire du bail", le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW), qui n'a "aucunement l'intention de renoncer à un projet d'investissement qui en coûterait des centaines de millions d'euros", a ajouté l'adjoint à l'urbanisme.
De son côté, le maire LR du 15e arrondissement, Philippe Goujon, a expliqué soutenir un vœu "un peu fou" et "peu réaliste" afin d'empêcher une "catastrophe urbaine".
Ces derniers mois les écologistes étaient arrivés à faire bouger l'exécutif municipal notamment sur le projet de la porte de Montreuil ou encore l'abandon, après plusieurs décisions de justice, d' "immeuble-pont" enjambant le périphérique.