La Prévention routière réclame le passage à 30 km/h dans toutes les villes
Pour l'association, « Il y a des mobilités de plus en plus diverses, cela nécessite que tout le monde ralentisse pour que les risques deviennent moindres. (Illustration) LP/Aurélie Audureau
Trente kilomètres heure partout ! La Prévention routière lance ce jeudi une pétition pour réclamer une généralisation de la limitation de vitesse en ville. Un passage de 50 à 30 km/h déjà en place dans la plupart des grandes agglomérations - de façon totale ou partielle - comme Paris, Toulouse, Strasbourg, Grenoble ou Lille mais qui est quasiment inexistant dans les communes plus petites.
L’association demande donc la modification du Code de la route et de l’article R413-3 pour que toutes les villes soient soumises aux 30 km/h. « Il y a des mobilités de plus en plus diverses, cela nécessite que tout le monde ralentisse pour que les risques deviennent moindres. À 50 km/h, votre angle de vision est de 90° alors qu’il est de 120° à 30, souligne la déléguée générale, Anne Lavaud. Or en ville, le danger peut arriver de partout. Abaisser la vitesse n’a qu’un très faible impact sur le temps de trajet mais a un bénéfice évident pour l’apaisement global de la ville, la limitation du bruit, de la pollution et de l’accidentologie. Lors d’un choc avec une voiture, les chances de survie d’un piéton sont de 10 % à 50 km/h ; à 30, elles sont de 80 % . »
« Au quotidien, c’est trop contraignant »
La pétition doit courir jusqu’aux élections municipales de 2026. Les maires sont en effet autorisés à moduler et unifier la vitesse maximale autorisée sur l’ensemble des routes de leurs communes. « Cela paraît possible dans les grandes villes qui sont déjà saturées mais je n’imagine pas qu’on puisse rouler aussi lentement dans les petites communes, note Patrick, commercial nantais en vacances à Paris. Il y a des endroits où on peut limiter comme les centres-villes ou les abords des écoles mais généraliser me semble impossible. Au quotidien, c’est trop contraignant et on perd trop de temps. »
Au contraire, Anne Lavaud cite le rapport du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) de 2023. Selon ses experts, il ne faut que six secondes de plus pour parcourir un kilomètre dans une ville limitée à 30 km/h plutôt qu’à 50 km/h. « Nous appelons tous les Français à une vaste mobilisation pour rendre leur ville plus sûre, plus belle, reprend la déléguée générale de la Prévention routière. Plus cette pétition recueillera de signatures, plus nous serons légitimes auprès des pouvoirs publics et des élus locaux pour généraliser les 30 km/h en ville et ainsi sauver de nombreuses vies sur les routes. »