France: réouverture du tunnel de la Roya détruit par les intempéries en 2020
Le village de Breil-sur-Roya après la coulée de boue due aux pluies torrentielles, dans le sud-est de la France, le 4 octobre 2020 (Photo d'illustration).
Le tunnel français de la Roya rouvre lundi 1er juillet, quatre ans après la tempête Alex qui l'avait détruit à la suite d'un glissement de terrain et du déversement de trombes d'eau. L'événement a servi d'exemple de phénomènes qui se répètent avec les conséquences du réchauffement climatique et qui mettent à mal les infrastructures du pays. Cela notamment pour les routes : les ponts et tunnels sont en effet particulièrement exposés.
En octobre 2020, la tempête Alex ravageait le sud de l'Europe. Les pluies diluviennes, le vent et les glissements de terrain avaient tué 11 personnes en France, et fait plusieurs milliards d'euros de dégâts. Quatre ans plus tard, le tunnel de la vallée de la Roya, détruit pendant la tempête Alex, va rouvrir.
Mais la question de l'adaptation des infrastructures à de tels phénomènes reste posée, d'autant plus que de tels événements seront plus fréquents et plus intenses, dopés par le réchauffement climatique. Les ponts apparaissent ainsi particulièrement vulnérables : sur les plus de 200 000 existants en France, un sur quatre est dégradé et nécessite des travaux de remise à niveau.
Les infrastructures exposées aux intempéries
Les routes sont, elles aussi, exposées. Les inondations du début d'année dans le nord de la France l'ont montré : 10 % du réseau local avait alors été coupé ou endommagé. La sécheresse et la chaleur constituent également une menace. Elles fissurent et déforment les chaussées.
Ce phénomène prend de l'ampleur depuis plusieurs décennies. Pour s'en prémunir et s'adapter, la facture s'annonce élevée. Une étude de 2021 avait estimé à 22 milliards d'euros les fonds nécessaires d'ici à 2050 pour le million de kilomètres du réseau routier français et 12 autres milliards pour les ponts.
Des impacts sociaux-économiques avec des hameaux isolés
Lorsqu'une route doit fermer, « les impacts socio-économiques peuvent être considérables avec des ruptures de service, d'accès à la santé, de communication », explique Sophie Cahen, de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui rassemble les entreprises de la construction. À chaque fois, les routes, dont des morceaux de chaussées se sont écroulés, ont dû fermer plusieurs semaines, isolant certains hameaux.
« Les crues torrentielles et les feux de forêt, on connaît, mais ça devient plus fréquent. Des territoires autrefois à l'abri ne le sont plus », résume David Zambon, directeur général adjoint du Centre d'études et d'expertises sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), un établissement public pour l'adaptation des territoires au changement climatique.
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