CARTE. Quel est le poids de l’extrême droite en Europe ?

carte. quel est le poids de l’extrême droite en europe ?

Le parti d’extrême droite néerlandais Parti pour la liberté (PVV), dirigé par Geert Wilders, est arrivé en tête des élections législatives avec 23,5 % des voix.

Après la percée de l’extrême droite aux Pays-Bas mercredi 22 novembre, l’occasion est de revenir sur son poids électoral en Europe. Comment s’est-elle placée aux derniers scrutins législatifs des principaux pays européens ? Alors que se profilent les élections européennes en juin prochain, la question de son homogénéité se pose aussi.

Le Parti pour la liberté (PVV) a remporté mercredi 23 novembre les élections législatives aux Pays-Bas. Si la formation d’extrême droite dirigée par Geert Wilders ne devrait pas pouvoir diriger le pays sans former de coalition de gouvernement – les tractations devraient durer plusieurs semaines – le résultat du scrutin tend à rappeler la prégnance de l’extrême droite en Europe depuis plusieurs années.

Trois gouvernements dirigés par l’extrême droite

En effet, pour rappel, trois gouvernements européens sont actuellement composés de formations d’extrême droite. En Italie, la coalition menée par le parti postfasciste Frères d’Italie a remporté les législatives de septembre 2022 en raflant 26 % des suffrages, ce qui a permis à Giorgia Meloni, sa présidente, de devenir Présidente du conseil des ministres. Son allié La Ligue a recueilli 9 % des suffrages et son leader, Matteo Salvini, est actuellement vice-président du conseil.

En Slovaquie, Robert Fico est devenu Premier ministre en octobre dernier. Son parti populiste SMER s’est allié avec les sociaux-démocrates du HLAS et la formation d’extrême droite, le Parti national slovaque. Aujourd’hui, les portefeuilles ministériels de l’Environnement de la Culture sont aux mains de ce dernier.

En Hongrie, Viktor Orban est au pouvoir depuis 2010, à la tête d’une coalition dirigée par son parti Fidsz. Le dirigeant ultraconservateur de 60 ans revendique lui-même de diriger une « démocratie illibérale ».

Lire aussi : « On ne peut plus considérer la Hongrie comme une démocratie », alerte le Parlement européen

En Finlande, le Parti des Finlandais est arrivé en deuxième position des élections législatives d’avril 2023, avec 20,06 % des voix, provoquant le départ de la Première ministre, la sociale-démocrate Sanna Marin, qui dirigeait le pays depuis 3 ans. Si le nouveau Premier ministre, Petteri Orpo, est issu du parti de la Coalition nationale (droite conservatrice), l’extrême droite a hérité d’importants portefeuilles dans la composition du gouvernement, formée en juin dernier. Ainsi, l’Économie, l’Éducation, les Affaires européennes, l’Intérieur et la Justice sont aux mains des membres du Parti des Finlandais.

Le rôle des coalitions

L’extrême droite qui dirige ou participe à un gouvernement en Europe, tient des particularités du système électoral en vigueur et de l’existence du système de coalition, rappelle Jean-Yves Camus, codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques. Dans certains pays européens, contrairement à la France, existe le « vote proportionnel intégral qui permet par exemple à celui qui récolte 1,5 % des voix d’obtenir un siège. On observe deux types de coalition, contre-nature ou hétéroclites. D’autres sont la recherche d’un consensus permanent, avec des vies politiques moins clivantes que les autres » expose-t-il.

En Estonie, l’extrême droite était arrivée au gouvernement en 2019, après la victoire aux législatives de la coalition menée par le centriste Jüri Ratas. La formation EKRE (Parti conservateur d’Estonie), pro-russe, qui a ainsi obtenu 17,8 % des votes, a obtenu divers portefeuilles comme l’Intérieur, l’Environnement et les Finances. Aux élections de mars 2023, le parti a recueilli 16 % des voix mais ne participe plus au gouvernement depuis 2021 et l’arrivée au pouvoir de l’actuelle Première ministre Kaja Kallas, qui dirige une coalition allant des libéraux aux sociaux-démocrates.

Lire aussi : ENTRETIEN. « La droite européenne n’est plus garante, mais complice de l’extrême droite »

L’alliance entre extrême droite et droite « radicale »

Le soutien mutuel ou la formation de coalition entre la droite et l’extrême droite rendent parfois les grilles de lecture plus confuse. Du côté de la droite – ou droite dite radicale – la frontière semble en effet parfois poreuse avec l’extrême droite, à l’instar des conservateurs suédois au pouvoir, soutenus par les Démocrates de Suède (qui n’ont toutefois pas intégré le gouvernement), ou Forza Italia, dont le leader Antonio Tajani est l’actuel ministre italien des Affaires étrangères dans le gouvernement Meloni. Avec à la clé un durcissement de la ligne anti immigration.

«Â La crainte de l’immigration » chez les électeurs européens est l’un des dénominateurs communs qui permet à la droite radicale et à l’extrême droite d’obtenir des voix, estime Jean-Yves Camus. « En Grèce, Italie, Espagne, on estime qu’il n’y a pas une aide suffisante de l’UE pour faire face aux flux migratoires. »

Le parti slovène démocrate, dont le leader Janez Janša fut Premier ministre à plusieurs reprises jusqu’en 2022, tient de son côté une position eurosceptique.

Ces formations demeurent pourtant affiliées au sein du Parlement européen au groupe du Parti populaire européen (PPE). Le parti macroniste Renaissance en fait par exemple parti et le Fidesz de Viktor Orban s’est retiré du groupe en 2021 alors qu’il risquait une suspension ou une exclusion.

En Pologne, la coalition ultraconservatrice emmenée par le parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis 2015, a été battue par celle centriste et pro-européenne. Pourtant, le président Andrzej Duda a reconduit Mateusz Morawiecki à son poste, lui demandant de former un nouveau gouvernement, puisque le PiS est arrivé en tête des suffrages, avec 35,38 % des voix. Si le parti est perçu pour beaucoup comme déjà une formation d’extrême droite, elle se fait concurrencer par la Confédération, qui a recueilli 7,13 % des voix aux dernières législatives.

«Â Les conservateurs polonais se considèrent de droite et sont considérés comme tels par les oppositions », nuance ainsi Jean-Yves Camus. « Il y a une droite europhobe, radicale. Mais notre prisme de tout mettre dans la case extrême droite, qui renvoie invariablement à la case fascisme, n’est pas nécessairement partagé par tous », estime-t-il.

L’extrême droite a le vent en poupe en Europe

L’extrême droite progresse aussi fortement en Espagne. Le Parti populaire dirigé par Alberto Núñez Feijóo a noué des alliances pour certaines élections régionales avec le parti d’extrême droite Vox, qui avait recueilli 12,38 % des voix aux législatives de juillet. Ce qui a permis à la formation notoirement climatosceptique d’entrer au gouvernement de certaines régions, comme en Murcie.

En France, l’élection de 89 députés du RN à l’Assemblée nationale a conforté les 43 % de Marine Le Pen obtenus au second tour de l’élection présidentielle de 2022. Cinq ans auparavant, seulement huit députés, alors issus du Front national, siégeaient dans l’hémicycle.

En Allemagne, l’AFD progresse, en témoignent ses succès aux élections municipales et régionales comme récemment en Hesse et en Bavière, en se plaçant respectivement en deuxième et troisième position. Surtout, d’autres élections locales dans les Länder arrivent en juin prochain. En Autriche, l’extrême droite, portée par le FPÖ, caracole aussi en tête des sondages en vue des législatives de septembre 2024. Les deux leaders allemand et autrichien se sont mêmes affichés ensemble lors d’une interview sur une chaîne de télévision sur internet aux accents complotiste, rapporte Le Monde.

En Grèce, lors des législatives de juin dernier, 13 députés issus du parti Les Spartiates, soutenu par l’ancien cadre du parti néonazi Aube dorée, actuellement en prison, ont été élus.

Deux blocs distincts au Parlement européen

Aussi, l’extrême droite n’est pas homogène au Parlement européen. Deux blocs sont distincts : Identité et démocratie (ID) fort de 62 eurodéputés dont font partie ceux du Rassemblement national avec notamment Jordan Bardella ; et Conservateurs et réformistes européens (ECR), 66 eurodéputés, où siègent ceux de Frères d’Italie, le parti postfaciste de Giorgia Meloni. C’est d’ailleurs dans ce groupe qu’aimeraient siéger les hypothétiques élus Reconquête, en se présentant aux prochaines élections européennes de juin 2024.

Lire aussi : Au Parlement européen, les nationalistes finlandais quittent le groupe du RN, jugé trop russophile

Par ailleurs, un fort clivage sépare ID et ECR, le premier étant considéré comme « russophile », alors que la question du maintien d’un positionnement pro-russe depuis l’invasion en Ukraine questionne l’extrême droite européenne. Si le RN et la Ligue (ID) ont clairement affiché dans le passé leurs affinités avec Moscou, le parti de Giorgia Meloni, désormais au pouvoir ainsi que les ultraconservateurs polonais (ECR) ont clairement affiché leur soutien à l’Ukraine.

Si les extrêmes droites semblent inlassablement progresser dans leurs composantes nationales, l’enjeu sera d’observer comment elles évoluent lors du renouvellement du Parlement européen en juin prochain, même si la dichotomie entre ID et ECR laisse peu de doute à l’existence d’une majorité, face au poids encore prédominant du PPE et de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S & D).

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