Le fantôme de Guillaume Meurice plane sur le plateau du « Grand Dimanche soir »
Le fantôme de Guillaume Meurice plane sur le plateau du « Grand Dimanche soir »
C’était tout sauf un « Grand Dimanche soir » qui s’est déroulé sur « France Inter » le 16 juin. Certes, l’humoriste Guillaume Meurice était suspendu depuis plusieurs semaines, mais ce rendez-vous avec les auditeurs était le premier depuis son licenciement. Selon la direction de Radio France, le chroniqueur s’est rendu coupable de « déloyauté répétée » après avoir réitéré à l’antenne sa blague polémique sur Benyamin Netanyahou, comparé à « une sorte de nazi sans prépuce ». En soutien à leur camarade, nombreux ont été les membres de la bande de Charline Vanhoenacker à démissionner. Thomas VDB, qui n’est intervenu que deux fois dans l’émission lors de cette dernière saison, a fait savoir qu’il « quittait naturellement France Inter après 16 ans » et qu’il n’animerait pas le programme « Qui veut gagner la flûte à bec ? » cet été, « contrairement à ce qui a été annoncé ». Ont également claqué la porte la chanteuse GiedRé, la linguiste Laélia Véron, l’humoriste Djamil Le Shlag ainsi que la figure montante du programme, Aymeric Lompret. L’hémorragie s’est poursuivie dimanche avec l’annonce en direct du départ de l’humoriste Doully. Annonçant à l’antenne « (sa) dernière chronique », la comparse d’Aymeric Lompret a ajouté en larmes : « Ma famille va terriblement me manquer, c’est un déchirement ». De quoi tirer des larmes à Charline Vanhoenacker.
Aymeric Lompret : « J’aurais beaucoup aimé entendre une chronique de Guillaume Meurice sur l’actualité du moment »
Politique et surtout Meurice
Si l’émission a pu paraître normale pour le spectateur occasionnel, avec comme l’animatrice Daphné Bürki et le chanteur Arthur H en tant qu’invités, le « grand dimanche soir » du 16 juin a montré la grande fragilité du programme ;
Dans son billet d’introduction, l’animatrice Charline Vanhoenacker a misé sur le contexte politique actuel fait de coups bas, de dissolution et évidemment, d’une potentielle arrivée au pouvoir de l’extrême droite. L’humoriste belge, accompagnée de sa camarade Juliette Arnaud, avait réussi à réunir assez de personnalités derrière les micros pour assurer l’émission en direct durant deux heures. Etaient présents sur le plateau les intervenants historiques tels que la chroniqueuse littéraire Isabelle Sorente, l’humoriste belge Laurence Bibot ou le programmateur musical Djubaka mais également quelques nouveaux participants comme le jeune espoir du stand-up Lou Trotignon ou encore le tremplin jeune Rodrigue. « Encore une démission et le mec de la cantine, il prend un micro », a d’ailleurs ironisé ce dernier. Si le ton de la vanne était au rendez-vous, le fantôme de Meurice a plané sur le studio 104 tout au long de l’émission.
Notamment avec cette blague de la cheffe de bande qui a fait allusion au licenciement de leur camarade. « Cette semaine, Cyril Hanouna a invité toute la crème des xénophobes (…). Lui, au moins, on ne pourra pas l’accuser de déloyauté envers l’extrême droite. » Et d’ajouter :
On pense bien sûr très fort à Guillaume Meurice, on salue ceux qui sont partis : croyez bien qu’ils auraient préféré être là ce soir mais ils ont préféré rester fidèles à leur engagement. »
La traditionnelle séquence du micro-trottoir du comique aujourd’hui limogé, « désormais un moment interdit » dixit Charline Vanhoenacker, aura laissé place à un morceau choisi par le programmateur Djubaka. En l’occurrence, « le Bruit et l’odeur » de Zebda, référence au fameux discours xénophobe de Jacques Chirac en 1991, morceau « qui aurait pu lui donner un sujet de micro-trottoir », selon Djubaka. Si les auditeurs n’ont pas pu le constater, le siège de Meurice est pourtant resté vide tout au long de l’émission.
Affaire Meurice, législatives... A France-Inter, « on est dans le brouillard total »
L’avenir de la « bande à Charline » semble désormais bien incertain. Si le mois dernier, la direction de France Inter avait émis le souhait que l’émission s’arrête, Charline Vanhoenacker aurait donné un indice dans ce sens ce dimanche, en indiquant qu’il était possible de réserver sa place pour « la peut-être dernière émission la semaine prochaine » (23 juin, NDLR).
Déjà jeudi dernier dans son billet sur « France Inter », Charline Vanhoenacker affirmait qu’« il y aura un avant et un après cette sanction » avant de préciser que, désormais, chaque prise d’antenne serait un « crash test » où elle testerait les limites de « l’irrévérence loyale ». Reste à savoir s’il s’agira de la dernière de la saison ou de la dernière… tout court.
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