Le PEA, un investissement intéressant… au-delà de 5 ans
La Bourse peut faire peur, à raison. Sans l'aide d'experts ? souvent coûteux ?, il peut être difficile de s'y retrouver dans la jungle des marchés financiers, au-delà du stress que procure l'évolution cyclothymique des cours.
En France, il existe toutefois une alternative réglementée, placement bien pratique et qui est intéressant sur le moyen terme : le PEA.
Trois lettres, trois possibilités
PEA est l'acronyme de plan d'épargne en actions. Comme son nom l'indique, c'est un produit d'épargne réglementé par l'État qui permet d'investir son argent en Bourse. Son cadre strict ? notamment son plafonnement ? s'équilibre avec les garanties qu'il apporte et ses avantages fiscaux.
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Il existe trois types de PEA :
Le PEA bancaire : il permet d'acquérir un portefeuille d'actions d'entreprises européennes tout en bénéficiant, sous conditions, d'une exonération d'impôt. Le plafond de versement est de 150 000 euros ;
Le PEA assurance : il est souscrit auprès d'une compagnie d'assurances. Il propose ainsi des produits d'assurance-vie bénéficiant d'avantages fiscaux ;
Le PEA-PME : destiné à financer les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI), il fonctionne comme un PEA bancaire mais son plafond est de 225 000 euros.
Il est possible de cumuler un PEA-PME avec l'une des deux autres formes de PEA, mais le plafond total ne doit pas dépasser les 225 000 euros. Ce plafond est relevé automatiquement à 300 000 euros pour un couple, chacun pouvant être titulaire de deux contrats PEA.
Il existe enfin un « PEA jeunes » : il s'agit en fait d'un PEA bancaire permettant à un contribuable âgé de 18 à 25 ans encore rattaché au domicile fiscal de ses parents d'investir jusqu'à 20 000 euros.
L'intérêt d'un PEA
Le Livret A, soumis aux aléas de l'inflation, ne permet pas une rémunération stratosphérique, quand un plan d'épargne retraite (PER) n'est, par définition, débloqué qu'au moment de la retraite (bien qu'il existe des dérogations). Le PEA s'est donc imposé en bonne alternative pour les personnes souhaitant un rendement intéressant à moyen terme.
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Au-delà de sa rémunération potentielle, il faut toutefois rappeler une évidence : tout investissement en Bourse comporte des risques de perte de capital. C'est toutefois là qu'il offre un cadre plus rassurant pour les débutants.
Concrètement, vous confiez votre argent à un banquier ou une compagnie d'assurances avec qui vous choisirez un profil de risque. Vous pouvez opter pour la prudence en investissant dans des fonds garantis par l'État ou bien miser sur des entreprises.
À noter que le PEA impose aux banques et aux compagnies d'assurances des frais de courtage et de droits de garde plafonnés. Les frais de gestion, s'ils existent, restent donc limités.
Un gros avantage fiscal? après cinq ans
Sur le plan fiscal, la règle d'un PEA est simple : soyez patients pendant cinq ans ! Bien sûr, il est possible à tout moment de retirer son argent, mais tout retrait effectué dans les cinq premières années entraînera la clôture du PEA et le versement d'un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les intérêts qu'il aura générés. En effet, vous devez payer de l'impôt sur le revenu (12,8 %) et des prélèvements sociaux (17,2 %).
Une fois le délai de cinq ans passé, tout devient plus intéressant puisque vous bénéficiez d'une exonération fiscale en matière d'impôt sur le revenu. Adieu donc les 12,8 % prélevés sur vos intérêts. Seuls les prélèvements sociaux seront soustraits de vos dividendes et plus-values.