L’armée israélienne a-t-elle vraiment utilisé une catapulte médiévale pour lancer des projectiles en feu au Liban ?
Le Hezbollah libanais et l'armée israélienne échangent de nombreux tirs depuis huit mois. AFP/Rabih Daher
L’armée israélienne utilise-t-elle des armes datant du Moyen Âge ? Selon un article de CNN, les troupes de Tsahal auraient bien utilisé un trébuchet pour catapulter des projectiles enflammés au-dessus de la frontière libanaise, alors que les attaques s’intensifient dans cette zone avec le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran.
Sur une vidéo, publiée mercredi sur les réseaux sociaux, on peut voir la catapulte en action, entourée par des soldats, tandis qu’un projectile enflammé passe au-dessus d’un mur. TF1 identifie la fortification comme le « mur très imposant érigé dans la zone par l’État hébreu dès 2018 ». CNN indique ne pas avoir pu vérifier la date des images, mais a bien réussi à les géolocaliser à la frontière israélo-libanaise.
« Initiative locale »
Le trébuchet est une arme de guerre, à bascule et à contrepoids, issue de l’artillerie médiévale. Utilisé pour les sièges notamment, il permet de lancer des projectiles et de détruire des fortifications. Il a été l’arme la plus puissante du XIIe et du XVe siècle avant d’être remplacé par des canons à poudre.
Interrogées sur le sujet, les Forces israéliennes de défense ont indiqué que l’utilisation de cette catapulte était une « initiative locale » et qu’elle n’avait pas été « largement utilisée », selon la chaîne publique Kan, affiliée à CNN. Toujours selon ce média, ce trébuchet est probablement utilisé pour brûler la végétation ce qui permettrait à l’armée de débroussailler la zone et ainsi d’identifier plus facilement les membres du Hezbollah qui tenteraient d’atteindre la frontière.
Une zone sous tension
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, le Hezbollah échange régulièrement des tirs avec l’armée israélienne, depuis le Liban, en soutien au mouvement islamiste palestinien, son allié. Ces violences ont déjà fait au moins 471 morts au Liban, la plupart des combattants mais incluant aussi 91 civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données du Hezbollah et des sources officielles libanaises. Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon les autorités.
Les attaques se sont intensifiées depuis la mort d’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, tué mardi dernier dans une frappe israélienne sur une maison à Jouaiyya, dans le sud du Liban, frontalier du nord d’Israël. En représailles, le Hezbollah a ciblé le nord de l’État hébreu, ce qui a causé une série d’incendies, entraînant des évacuations et des destructions.